Le laboratoire, qui a passé contrat avec l’Union européenne sur la base d’un volume de doses injectables, entend prendre en compte cette 6e dose dans ses prochaines livraisons et veut réduire le nombre de flacons.
Mais extraire la 6e dose nécessite des seringues et aiguilles à faible volume mort, et ce type de matériel n’est pas toujours mis à la disposition des soignants. Si bien que l’on risque de se retrouver, pour ce vaccin, avec 20 % de doses… en moins !
L’autre problème de taille que rencontre cette campagne de vaccination, soumise à l’approvisionnement des vaccins, est celui de la deuxième injection. Les laboratoires Pfizer estiment que celle-ci doit être faite à 21 jours, Moderna à 28 jours. L’Agence nationale de sécurité du médicament estimait que ce délai pouvait être doublé, ce qu’a aussitôt démenti l’Académie de médecine qui craint une protection insuffisante pouvant paradoxalement exposer à une forme plus grave de la maladie et favoriser « l’émergence de variants du virus échappant à l’immunité induite par la vaccination ».
Le variant anglais arrive et sera dominant au printemps. Il y a urgence ! Plutôt que de courir après des doses fantômes ou d’espacer le rappel, mettons les bouchées doubles, chacun à notre niveau.
Les centres publics de vaccination n’y suffiront pas. Il faut rapidement donner la main à la ville. Avec 1 million de consultations par jour en médecine générale et une organisation efficace en lien avec les infirmiers, la campagne de vaccination pourrait s’accélérer. Déjà, les cliniques privées ont ouvert 300 centres de vaccination, ce qui témoigne de la vitalité du secteur privé et de ses acteurs.
Contrairement à d’autres, au SML nous pensons que les médecins libéraux sont la clé de la réussite de la vaccination. Et cela passe par une vaccination dans les cabinets et dans les cliniques.
Dr Philippe Vermesch,
Président du SML