Tout d’abord, il y a la question du coût. Les centres de santé ont des frais de gestion et de fonctionnement très supérieurs à ceux des cabinets libéraux. Les communes qui ont créé des centres de santé municipaux s’interrogent sur leur capacité à les financer au long cours. Ensuite, quelle est la réalité du service public d’une médecine ouverte aux heures de bureaux avec des médecins salariés aux 35 heures qui ne participent pas à la permanence des soins ? Enfin, plusieurs de ces centres, habités par la culture du chiffre, ont été épinglés et condamnés pour leurs pratiques. Plusieurs centres dentaires « low-cost » ont été condamnés et fermés. Jeudi dernier, dans le cadre de l’examen du PLFSS 2022, les députés de la commission des Affaires sociales ont adopté un amendement destiné à encadrer leurs pratiques, empêchant notamment que les rémunérations, tarifs et frais accessoires des centres de santé non conventionnés ne puissent plus être remboursés. De même, la Cnam va renforcer les procédures liées aux agréments et aux qualifications.
La médecine de ville ne doit pas devenir le Far West. Tous les jours, les médecins libéraux rendent un véritable service à leurs patients, qui est efficient parce qu’il n’est pas « public » pour être efficace, mais qui relève pleinement d’une mission de service publique. Et comme pour toute mission de cette nature, des moyens doivent nous être apportés. Ce que le Gouvernement, qui persiste à déverser des milliards sur l’hôpital, n’a pas encore compris.