Edito du Président du SML

Changer le paradigme




Mardi, le PLFSS 2022 a été adopté par les députés en première lecture, après l’avoir largement remanié. Et malgré cela, le compte n’y est toujours pas. Aucun moyen n’est mis sur la table pour la ville : les sommes prévues pour l’avenant 9 sont aussitôt confisquées à travers les mesures de maîtrise. Et les 12 milliards investis sur les rémunérations à l’hôpital, n’empêchent pas les fermetures de lits dues au manque de personnel dans les établissements. La politique hospitalo-centrée du Gouvernement est une impasse.

Les soins de ville libéraux sont l’avenir de notre système de santé. Et, d’une manière ou d’une autre, les députés l’ont compris. Les débats du PLFSS ont donné une idée assez précise de leur détermination à pousser des solutions. La pluie d’amendements instaurant des transferts hasardeux de tâches et d’actes, au prix d’une désorganisation du parcours de soins, le montre.


Oui, les nouvelles possibilités données aux autres professions de santé nous irritent au plus haut point. Et oui, nous avons toutes les raisons d’en vouloir à un Gouvernement qui ne tient pas ses promesses. Mais « aide-toi et le ciel t’aidera ». Pour stopper le démantèlement des compétences médicales, c’est à nous qu’il appartient d’apporter des solutions, collectivement, avec les autres professions des soins de ville, pour conforter le parcours de soins et le moderniser. Nos carnets de rendez-vous débordent et les déserts médicaux sont devenus un problème de santé publique. Le rôle du médecin, c’est son expertise médicale et la maîtrise des parcours. Pas de s’épuiser dans des actes mineurs mal payés, qui d’ailleurs sont un repoussoir pour les jeunes. Mais il y a une condition intournable : cette expertise est une haute valeur ajoutée qui se paye !


Des outils comme les équipes de soins coordonnées autour du patient (ESCAP) vont nous permettre d’avancer en rémunérant le médecin lorsqu’il ne voit pas le patient parce qu’il pilote le parcours de soins. Mais attention, nous ne pourrons pas avancer seuls. Nous devons faire front commun, que ce soit aux Libéraux de santé ou au CNPS. C’est à nous de changer le paradigme, pas de le subir.

 


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