Edito du Président du SML

Parlons « cash »




Ne nous trompons pas, l’émission « Cash Investigation » qui accuse les médecins d’être responsables des déserts médicaux dans ce pays, n’est rien d’autre qu’un coup marketing de France Télévision qui surfe sur les inquiétudes des Français pour doper son audience.

En jouant le grand inquisiteur, cette émission cède au courant populiste qui s’affirme dans notre pays. C’est facile d’accuser, de condamner, de stigmatiser le secteur privé… quand on appartient au service public de l’audiovisuel.


Oui, il y a des déserts médicaux dans notre pays, et c’est une réalité qui hante autant les médecins que les patients. Le problème est complexe et n’est pas nouveaux. Mais les coupables ne sont pas ceux que les journalistes désignent. Le rôle des gouvernements successifs imposant une maitrise comptable des dépenses de santé en réduisant le nombre de prescripteurs et en déclassant la profession n’est pas évoqué. Car ce sont eux les vrais coupables. Oubliant que les dépenses de santé correspondent à la prise en charge de patients de plus en plus complexes et sur des durées de plus en plus longues, oubliant que les médecins sont des professionnels hautement qualifiés, ces politiques ont laissé se désagréger l’offre de soins libérale et hospitalière.


Nous savons tous que le visage de la médecine libérale change et que les jeunes médecins aspirent à des conditions d’exercice différentes de celles de leurs aînés. Que le numérique va transformer les pratiques, que faire de la qualité n’est pas synonyme de course à l’acte.


Mais ces considérations sont trop subtiles sans doute pour être exposées en « prime time » par les Robespierre du paysage audiovisuel Français.

 


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