Édito du Président | Ils ne pourront plus dire « on ne savait pas »

08 Mars 2019: Édito du Président | Ils ne pourront plus dire « on ne savait pas »

Comme nous en avions pris l’engagement, le SML a rendu publiques les très nombreuses contributions qu’il a reçues en donnant la parole aux médecins libéraux dans le cadre du Grand débat. Et bien sûr, il convient de remercier les 1 800 médecins qui ont joué le jeu et consacré un peu de leur précieux temps pour répondre à notre questionnaire et proposer leurs solutions afin d’améliorer l’exercice.

Le constat est sans appel, ce qui a été exprimé pourrait se résumer en quelques mots très simples à l’adresse des pouvoirs publics : « Lâchez-nous le stéthoscope ! Nous ne voulons pas de vos subventions, mais être justement rémunérés pour faire dignement ce métier que nous aimons tant ».

En ligne de mire, la réforme du système de santé vers une organisation plus corsetée à travers les CPTS, le glissement du mode de rémunération vers la forfaitisation, le financement des assistants médicaux ne font pas recette et sont largement rejetés.

Les médecins entendent demeurer des professionnels libéraux. Et l’un des attributs de ce statut, c’est le paiement à l’acte. En outre, tous ceux d’entre nous qui ont vécu les affres des maisons médicales de garde, auxquelles on a coupé les vivres parce que les priorités des financeurs ont changé, ont appris que les aides publiques sont un poison qui tue lentement mais sûrement. Les agriculteurs en savent quelque chose.

La parole collective des médecins libéraux est on ne peut plus claire : ils rejettent l’étatisation du système, les CPTS, les forfaits et tous les autres gadgets qui ne satisfont que l’ego des technocrates. Ils veulent que l’on valorise l’acte et qu’on leur fasse confiance pour faire leur boulot. Si on avait commencé par cela, sans doute les jeunes ne se boucheraient-ils pas le nez lorsque l’on évoque l’installation libérale.

Les médecins libéraux, – pas ceux qui ont déjà abdiqué pour une poignée d’euros qui leur sera bientôt reprise –, ne veulent pas de la réforme « Ma santé 2022 ». Certes, au départ, il y avait un constat juste et de bonnes intentions, et nous avons été les premiers à le dire, mais la mise en application est, disons-le, à côté de la plaque.

Dirigisme étatique et médecine libérale sont aussi peu conciliables que l’huile et l’eau.

Le SML ne cesse de le répéter. Désormais, le Gouvernement, chiffres à l’appui, peut mesurer que nous ne sommes pas dans l’exagération. Maintenant, il ne pourra pas dire qu’il ne savait pas. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire…

Dr Philippe Vermesch
Président du SML


  

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