La commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a terminé jeudi soir l’examen des 1500 amendements au projet de loi de santé. Voici quelques-unes des principales modifications apportées :
Le refrain des députés sur les « déserts médicaux »
Plus de 1 500 amendements ont été déposés. Nombreux sont les amendements déposés qui concernent ce qu’il est convenu d’appeler les déserts médicaux. Chacun y va de sa petite chanson. Mais le refrain est le même : coercition. Les députés LREM, eux-mêmes, ont déposé une série d’amendements alors que le Gouvernement défend la liberté d’installation. L’un propose de conditionner en zone sur-dense le conventionnement de nouveaux installés au départ à la retraite d’un médecin. Un autre suggère de contraindre les nouveaux diplômés à trois ans d’exercice en zone déficitaire en médecins, au risque sinon de se voir infliger une amende mensuelle de 1 000 euros. Quelques-uns temporisent en proposant d’expérimenter ces mesures.
Les députés Républicains ne sont pas en reste. Leurs amendements sont à peu près similaires. Avec parfois une dose d’originalité, puisque l’un d’entre eux réserve ces obligations d’installation en zone sous-dense aux étudiants classés dans le dernier tiers au résultat des examens.
Idem pour les élus communistes, socialistes et France insoumise (FI).
Certains députés LR proposent de restreindre à six ans la possibilité de remplacement.
Le refrain est donc le même. Les couplets diffèrent un peu. Les premiers justifient leur texte par le fait que « les études médicales sont financées par l’État ». Les seconds estiment que l’attachement à la liberté d’installation « fait fi de la gravité de la situation, de la nécessité d’agir et de la notion d’intérêt général qui doit primer sur toute autre considération ». La perle revenant quand même aux députés FI qui estiment que la liberté d’installation mène les professionnels « à privilégier leur confort de vie présumé sur leur mission de service public… Cette liberté d’installation constitue une forme d’ingratitude corporatiste envers la collectivité. L’État finance les études des médecins tandis que la Sécurité sociale assure, par son conventionnement, leurs revenus » … C’est ce que l’on appelle le sens de la mesure…