Pour une mise à jour transparente des nomenclatures

Présentant le livre « La santé rationnée, un mal qui se soigne », dont il est co-auteur avec Didier Bazzochi, directeur de MMA, Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, ancien directeur des Hôpitaux dans les années 1980, estime que les nomenclatures doivent périodiquement être mises à jour selon des modalités plus transparentes. La puissance publique devrait afficher ses intentions en les motivant dès le 1^er octobre pour l’année suivante, ce qui laisserait le temps aux parties concernées de réagir et de proposer d’éventuelles modifications…

Concernant le « rationnement » des ressources, les auteurs de l’ouvrage l’estiment inéluctable, à condition qu’il soit transparent et éthique. Tout rationnement présuppose l’existence de valeurs éthiques et morales fortes, « autant dans sa conception, sa « vision », que dans son exécution ». Il est, selon les auteurs, préférable aux mécanismes de marché « inégalitaires et inflationnistes ». Si le SML partage la nécessité d’une gestion dynamique de la nomenclature, qui permettrait d’avoir une vraie maintenance de la valeur des actes, en revanche, il juge très contestable le rationnement des soins qui conduit certains pays à ne plus proposer certains soins à certains patients jugés trop âgés, ou dont l’espérance de vie ne permettrait pas de « rentabiliser » le traitement. Notre système de santé repose encore sur des valeurs solidaires qu’il convient de préserver.