Évolution des modes de rémunération : Agnès Buzyn tente de désamorcer les critiques… mais peut-elle convaincre ?

26 Avril 2019: Évolution des modes de rémunération : Agnès Buzyn tente de désamorcer les critiques… mais peut-elle convaincre ?

Dans l’enquête* réalisée par Egora.fr/Panorama du médecin, les praticiens expriment très clairement leur désapprobation face aux nouvelles formes de rémunération envisagées par le Gouvernement. Ils ne sont pas les seuls. Près de 8 médecins et infirmiers libéraux sur 10 s’opposent à la mise en place d’un paiement au forfait pour le suivi du patient chronique. Seuls 21 % d’entre eux accepteraient d’être rémunérés par un forfait annuel global pour le suivi d’un patient diabétique. De même, près de 8 libéraux sur 10 refusent le paiement sur la base d’indicateurs de qualité. La majorité est attachée au paiement à l’acte, et plus de 9 professionnels de santé sur 10 estiment que les actes sont sous-cotés.

Dans une longue interview, Agnès Buzyn, à qui ces résultats sont présentés, s’efforce de rassurer les médecins. « Le paiement à l’acte restera majoritaire », assure-t-elle, et « forfaitisation ne veut pas dire baisse de la rémunération ». Mais la rémunération à l’acte doit être complétée, selon elle, par d’autres formes de rémunération plus adaptées aux besoins et « à la pratique réelle des médecins ». Pour autant, la ministre affirme ne pas s’être « fixé d’objectifs normatifs », et que les forfaits seront « travaillés en amont avec les professionnels » et négociés avec l’Assurance maladie. Aucun risque de salariat pour les praticiens, dit la ministre. À preuve pour elle, la ROSP qui « n’a pas fonctionnarisé les médecins ». De même, les indicateurs de qualité seront établis par les professionnels eux-mêmes. « Nous avons besoin de leur expérience pour les élaborer. » « Ces indicateurs devront être pertinents, robustes et faciles à renseigner. »

* Du 1er février au 31 mars, 4 115 professionnels de santé (dont 78 % de libéraux) ont répondu à l’enquête en ligne d’Egora.fr/Panorama du médecin et donné leur avis sur les propositions du rapport de la mission Aubert sur le financement du système de santé.


  

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