Chirurgie ambulatoire : faut-il vraiment maintenir l’objectif de 70 % ?

17 Mai 2019: Chirurgie ambulatoire : faut-il vraiment maintenir l’objectif de 70 % ?

La Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale (MECSS) de l’Assemblée nationale a interrogé des représentants de l’Assurance maladie et de la Haute Autorité de santé sur l’objectif annoncé par le Gouvernement d’atteindre 70 % de taux de recours national en chirurgie ambulatoire en 2022 (contre 58 % aujourd’hui).

Lors des auditions, deux députés médecins se sont montrés assez dubitatifs, non point tant sur la possibilité d’atteindre cet objectif que sur sa pertinence médicale et humaine. Ils reprochent à la CNAM d’avoir une vision biaisée de la chirurgie ambulatoire, exclusivement fondée sur des impératifs budgétaires et non sur des preuves scientifiques des bénéfices pour les patients. À ce jour en effet, aucun bilan chiffré des patients ayant souffert de complications et de douleurs post-opératoires n’a été réalisé. « L’humanité à l’égard des patients, la sécurité de la prise en charge et la qualité des soins ne sont pas des variables d’ajustement mais doivent être au cœur de la chirurgie ambulatoire », a fait valoir le Dr Nadia Ramassamy, députée LR de La Réunion. Il est bon de rappeler quelquefois que ce qui paraît évident ne l’est pas nécessairement dès que l’on change d’optique. C’est valable pour quantité d’autres sujets que la chirurgie ambulatoire.

La HAS a admis, quant à elle, qu’il pouvait y avoir des écueils dans la pratique de la chirurgie ambulatoire. Elle s’appuie sur une enquête selon laquelle la qualité de la sortie post-chirurgicale reste insuffisante pour 68 patients sur 100.


  

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