Assistants médicaux et CPTS : Le directeur de l’Assurance maladie tente de rassurer les médecins, non sans laisser planer le risque d’une intervention de l’État

17 Mai 2019: Assistants médicaux et CPTS : Le directeur de l’Assurance maladie tente de rassurer les médecins, non sans laisser planer le risque d’une intervention de l’État

Dans un entretien donné lundi au Quotidien du médecin, le directeur de l’Assurance maladie revient sur les textes négociés avec les syndicats médicaux, d’une part, et l’ensemble des syndicats représentatifs des professions de santé libérales, d’autre part, à savoir les assistants médicaux et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Pour lui, accès aux soins et conditions d’exercice des médecins « sont forcément liés ».

« Je n’ai jamais cru aux mesures de coercition », affirme Nicolas Revel, qui leur préfère les « dispositifs conventionnels ». Affirmant que les textes négociés « offrent beaucoup de souplesse », il dit souhaiter que les cinq syndicats médicaux représentatifs « s’engagent » : « Leur décision déterminera aussi largement la place du levier conventionnel dans les évolutions à venir de notre système de santé ». Ce qui laisse planer le risque d’une intervention de l’État.

Concernant la coordination à laquelle les financements sont subordonnés, le directeur de l’Assurance maladie assure vouloir « valoriser toutes les formes d’exercice », y compris des formes de coordination « plus informelles ». Il rejette l’accusation de « médecine d’abattage » qu’on a reproché à l’Assurance maladie de vouloir mettre en place. « Quand on regarde les objectifs fixés en termes d’augmentation d’activité, on est en moyenne autour de deux consultations supplémentaires par jour », fait-il valoir. Mais le temps libéré « ne devra pas servir seulement à des consultations supplémentaires. Ce sera aussi du temps de suivi et de coordination ».

La participation d’un médecin à une CPTS sera-t-elle obligatoire ? « Ce n’est écrit nulle part dans le projet d’accord interprofessionnel », rétorque Nicolas Revel. Le nouveau forfait structure sera lié « non pas à l’appartenance à une CPTS, mais à un exercice coordonné sous toutes ses formes possibles ». « Il n’y aura pas de CPTS imposée d’en haut… Une CPTS doit être utile pour les patients et pour les professionnels. » « Que se passera-t-il si aucun syndicat médical ne signe cet accord sur les CPTS ? », lui demandent les journalistes. « Je ne vois pas comment cet accord pourrait aboutir sans les médecins…. On a besoin de toutes les professions de santé pour développer la coordination des soins, mais on a évidemment besoin des médecins au premier chef. Cela leur confère donc une responsabilité toute particulière. »


  

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