La déclaration de politique générale du Premier ministre : à quoi faut-il s’attendre ?

14 Juin 2019: La déclaration de politique générale du Premier ministre : à quoi faut-il s’attendre ?

Dans son discours de politique générale, le Premier ministre a évoqué certaines mesures qui auront un impact direct ou indirect sur les professionnels de santé, et sur les médecins en particulier. À commencer par la réforme des retraites. Jean-Paul Delevoye n’a pas encore remis ses recommandations, mais le Gouvernement semble déjà en avoir tracé les grandes lignes et présentera un projet de loi à l’automne. Son objectif est de créer un système par points, en remplacement de la quarantaine de régimes existants aujourd’hui, dont la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF). Le Gouvernement promet de procéder à leur extinction « très progressivement », « sans modifier les conditions de départ des personnes qui ont déjà des projets pour leur retraite, et en conservant l’intégralité des droits acquis ». Ce dernier point laisse supposer en bonne logique que, pour les autres personnes, la réforme risque de leur « offrir » des droits inférieurs à ceux existants aujourd’hui. Et surtout, le Premier ministre s’est bien gardé d’évoquer le sort des réserves de la CARMF que les médecins ont financé de leur poche afin d’anticiper les fluctuations démographiques.

Le flou demeure également en ce qui concerne le départ à la retraite : « Le président l’a affirmé, nous devons travailler plus longtemps », a déclaré Édouard Philippe devant les députés, tout en poursuivant son discours par un beau numéro d’équilibriste : « Nous maintiendrons la possibilité d’un départ à la retraite à 62 ans, mais nous définirons un âge d’équilibre et des incitations à travailler plus longtemps. Ainsi, chacun pourra faire son choix en liberté et en responsabilité ».

Un projet de loi sur la prise en charge de la dépendance sera déposé à la fin de l’année, mais « dès le prochain PLFSS, nous prendrons des mesures pour permettre la prise en charge à domicile », ce qui sera « un des grands marqueurs sociaux de ce quinquennat ».

Quant au projet de loi bioéthique, qui comprend l’extension de la procréation médicalement assistée, il sera adopté en conseil des ministres fin juillet et sera débattu au Parlement dès la fin septembre.

L’avenir est donc tout tracé. C’est le présent qui semble plus chaotique. Le Premier ministre ne pouvait pas ne pas évoquer la situation dans les services d’urgence de France et de Navarre, promettant que les maux dont ils souffrent seront soignés par la loi de « transformation du système de santé ». Pour l’heure, il en appelle « au sens des responsabilités de tous les professionnels de santé, publics et privés, pour se rassembler autour des directeurs d’ARS, afin de coordonner leur présence estivale et d’anticiper les points de tension à venir ». Chacun jugera !


  

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