La Cour des comptes démolit le DPC

05 Juillet 2019: La Cour des comptes démolit le DPC

Dans un rapport, la Cour des comptes n'a pas de mots assez durs pour critiquer le fonctionnement du DPC et celui de l’ANDPC. Les magistrats financiers constatent de « profonds dysfonctionnements dans le pilotage et le fonctionnement du DPC » qui ne lui permettent pas d'atteindre ses buts, en dépit des réformes déjà adoptées. Les magistrats jugent le dispositif « flou et mal encadré » et reprochent une dilution des orientations, lesquelles seraient trop nombreuses à son goût. Ainsi l’ANDPC serait « un guichet ouvert incapable d'évaluer le bien-fondé des actions proposées par les organismes de formation ». La Cour préconise donc de limiter les priorités et de retenir les actions sur appel d'offres. Pour pallier des contrôles jugés « lacunaires », « ne permettant pas de s'assurer de la réalité, ni du contenu des actions DPC suivies par les professionnels », il est proposé de doter l'agence du DPC de pouvoirs de contrôle renforcés. En matière de financements, que la Cour des comptes juge « généreusement distribués », la révision à la baisse du montant des prises en charge et la limitation du nombre d'actions financées chaque par cycle de DPC par professionnel sont préconisées.

Le SML a toujours été très critique face à la réforme du DPC, qui conduit à une reprise en main de la formation des médecins libéraux par l'État. Il partage l'analyse de la Cour des comptes sur les difficultés organisationnelles de la structure. En revanche, les solutions prônées sont fantaisistes, car ce n'est pas en réduisant les possibilités de formation aux médecins libéraux qu'on améliorera l'efficacité des soins. Le SML estime au contraire qu'il faut voir plus grand et plus loin en assouplissant le dispositif, en le finançant mieux et en offrant un choix plus large d'actions de formation répondant aux demandes multiples des différentes spécialités dont, bien évidemment, la médecine générale. Et surtout, au moment où l'on prétend faire de la future certification des médecins un passeport pour exercer, il est urgent d'augmenter le nombre d'heures prises en charge. A minima, il faudrait les porter à la moyenne européenne, soit 40 heures.

La ministre de la Santé, venue promptement à la rescousse de l’ANDPC, devrait prendre le temps de dialoguer avec les syndicats sur ce sujet, à moins qu'il ne s'agisse de nouveaux prétextes pour finir de chasser la profession de la gestion du système de formation médicale continue.


  

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