Édito du Président | Urgences

05 Juillet 2019: Édito du Président | Urgences

La ministre de la Santé a lancé une mission sur les urgences hospitalières afin d'entreprendre une réforme de celles-ci. Certes, la création d'une mission fait partie de la panoplie habituelle des réponses du pouvoir face aux mouvements sociaux, mais nous devons rester attentifs à ce qui en ressortira.

En effet, il est facile d’accuser les médecins libéraux pour réclamer le retour de la PDS obligatoire. En revanche, cela ne résoudra rien, au contraire. Pourquoi ?

Tout simplement parce que les médecins libéraux font le job ! D’ailleurs, la permanence des soins reste le seul moyen, pour certains d'entre eux, de conforter leurs revenus dans un contexte où les charges augmentent et la valeur des actes est en berne. Et aussi parce qu'il faut avoir le courage de pointer du doigt les hôpitaux qui, pendant des années, ont ouvert leurs portes à toutes les demandes, y compris celles qui n'ont rien à y faire… parce que les urgences ont longtemps fait office de « planche à billets » des établissements publics.

Et si demain la PDS obligatoire faisait son retour, comme les mauvaises habitudes de consommation des urgences, partiellement encouragées par les hôpitaux, sont hélas bien ancrées, il y a fort à parier que le désengorgement espéré ne se produira pas. Surtout, pour y faire face, il faudra rechercher des financements. Et nul doute que la rémunération de la PDS devenue obligatoire serait en grand danger…

Le rétablissement de l’obligation de la PDS serait le pire de scénarios car il ne résoudrait rien.

Le SML compte bien sûr contribuer à la future mission sur les urgences pour écarter le spectre de la coercition en faisant des propositions : conforter la régulation libérale, mobiliser les cliniques privées où les médecins sont volontaires, faire payer les patients qui n'ont rien à faire aux urgences, les éduquer, et donner aux libéraux les moyens de s'organiser pour assurer la prise en charge des soins non programmés, que ce soit dans et hors des CPTS.

Mais le syndicat avertit qu’il refusera la remise en question du volontariat. Aucune profession en 2019 ne subit de telles contraintes. Ce serait catastrophique pour l’attractivité de l’exercice libéral. Sans quoi, bon courage à la ministre de la Santé pour aller expliquer aux jeunes médecins qu'ils devront désormais travailler 24 heures sur 24 et sept 7 jours sur 7 sans repos compensateur…

Docteur Philippe Vermesch
Président du SML


  

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