Revenus des médecins en 2018 : déception pour les généralistes

12 Juillet 2019: Revenus des médecins en 2018 : déception pour les généralistes

On pensait qu’en termes de revenus, l’année 2018 aurait été un bon millésime pour les généralistes. En fait, il n’en est rien si l’on se réfère aux données fiscales de l’UNASA (union nationale des associations agréées) recueillies auprès de ses 18 000 adhérents médecins. Leurs bénéfices enregistrent une baisse moyenne de 0,9 %. C’est d’autant plus paradoxal que la consultation du généraliste était passée à 25 euros, ce qui s’est traduit par une rentrée de 2 000 à 3 000 euros par praticien.

Alors, que s’est-il passé ? Deux phénomènes expliquent ce recul des bénéfices des médecins généralistes. D’une part, la hausse des charges. De l’autre, les rémunérations forfaitaires qui ont été moins élevées que prévu. La ROSP clinique a rapporté en moyenne 4 522 euros, le forfait structure 1 454 euros, et le bonus médecin traitant de l’enfant une centaine d’euros. En tout 6 000 euros en moyenne, contre 7 000 en 2017. On ne saurait mieux pointer la volatilité des forfaits.

Les spécialistes pour lesquels les forfaits représentent une part négligeable de leurs revenus s’en tirent mieux. Ils ont connu des avancées tarifaires. Les praticiens correspondants ont bénéficié d’une majoration d’urgence ; les chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens ont vu les actes urgents réévalués. Depuis avril 2018, les praticiens du secteur II ont bénéficié de plusieurs majorations pour leurs consultations à tarifs opposables. Enfin, l’instauration de consultations complexes ou très complexes était entrée en vigueur en novembre 2017 et a donc majoré les revenus de 2018. Enfin, l’avis ponctuel du consultant a été réévalué une fois en octobre 2017 une autre fois en avril 2018. Dans le même temps, le taux de dépassements d’honoraires est passé en dessous la barre des 50 %.

La hiérarchie des revenus au sein du corps médical n’en est pas bouleversée pour autant. Le généraliste, avec un bénéfice imposable de 87 775 euros, reste au milieu de la pyramide des revenus.

Ces chiffres confortent le SML dans son extrême scepticisme face à la transformation du mode de rémunération des médecins. Certes, le paiement à l’acte n’est pas parfait, surtout si le Gouvernement et l’Assurance maladie en bloquent les tarifs mais, en revanche, une chose est certaine : puisque désormais démontrée, ce ne sont pas les forfaits qui permettront de revaloriser la médecine libérale. Ceux qui le prétendent veulent nous faire prendre les vessies pour des lanternes.


  

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