Le prix de la loi de santé

19 Juillet 2019: Le prix de la loi de santé

La loi de santé a été adoptée. Mais celle-ci, encore plus que toutes celles qui l'ont précédée, a un prix pour les médecins libéraux. Celui de leur liberté d'installation. Les débats, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, et quel que soit le bord politique des parlementaires qui se sont exprimés, ont été d'une rare violence à l’égard de notre Corporation. Et, une fois n'est pas coutume, même si nous ne sommes pas – loin s'en faut – d'accord, il faut surtout saluer le courage et la détermination de la ministre de la Santé. Celle-ci, reprenant d'ailleurs nos arguments, a expliqué pourquoi la coercition serait la pire des mauvaises décisions.

Sauf que tout cela n'a pas été gratuit, et il a fallu donner des gages pour rassurer des parlementaires anxieux face à la pression de leurs électeurs en proie à de réelles difficultés d'accès aux soins. La liberté d'installation a été maintenue au prix du sacrifice de compétences médicales offertes à d'autres/nbsp]: les pharmaciens pourront prescrire et vacciner, les infirmiers modifier les traitements, les sages-femmes vacciner les nouveaux nés, etc. Aucun des amendements avancés par votre serviteur pour contenir cette poussée n’a été retenu par les parlementaires. Pas plus que ceux proposés par nos collègues, d’ailleurs.

Pour ne pas en rester là, le SML a engagé un travail avec les pharmaciens de la FSPF et les infirmiers de la FNI pour organiser une coordination libérale de proximité, en commençant par les sujets du médicament et de l’observance.

Plus que jamais, nous devons avoir conscience que c’est à nous, les libéraux, qu’il appartient de construire des réponses efficaces aux difficultés d'accès aux soins de nos compatriotes, que ce soit à l'intérieur ou à côté des CPTS. Faute de quoi, je crains que la prochaine réforme ne soit fatale à notre autre liberté d'installation chérie.

Dr Philippe Vermesch

Président du SML


  

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