La réforme des retraites

06 Septembre 2019: La réforme des retraites

Le SML conteste le projet de réforme et veut donner une dernière chance à la négociation

En juillet, au lendemain de la publication du rapport Delevoye, le SML avait fait part de ses critiques concernant les pistes envisagées pour la mise en œuvre du futur régime de retraite universel. Le périmètre envisagé aurait pour effet de remettre en cause la retraite des médecins libéraux et, au-delà, l’avenir de la CARMF. En bricolant le niveau de cotisation des médecins, le niveau des futures pensions serait abaissé d’un tiers. Et là, pas question ! L’instauration d’une cotisation déplafonnée « de solidarité » de 2,81 %, non génératrice de droits, censée s’appliquer sur l’ensemble des revenus, est aussi envisagée. LE SML est ainsi légitimement inquiet de l’avenir de leur régime de retraite, - la CARMF -, et des réserves qu’il a constituées ainsi que de l’avenir de l’ASV.

Le président de la République a indiqué que la réforme n’était pas encore ficelée et ouvert la voie à une négociation. Le SML entend prendre le chef de l’État au mot. Le syndicat estime à ce stade qu’il reste une place pour la négociation et qu’il est prématuré d’appeler à manifester. En outre, les médecins libéraux ne se reconnaissent pas dans le mouvement hétéroclite prévu le 16 septembre, qui mêle des professions dont les intérêts sont très différents, comme les pilotes de ligne et autres personnels navigants d’Air France.

Le SML attend d’être reçu par le haut-commissaire à la réforme des retraites, comme c’est prévu. Il va de soi qu’il reste très mobilisé, d’autant qu’il conteste fermement le transfert aux URSSAF du recouvrement des cotisations de retraite des praticiens, décidé cet été. En cas d’échec de cette négociation, le SML se réserve la possibilité d’activer des actions de contestation et d’aller au conflit avec le Gouvernement, car il n’est pas question que les médecins et les futurs retraités soient spoliés par cette réforme.

Interpro : le CNPS et l’UNAPL sur la même ligne que le SML

Les deux interpro auxquelles participe le SML, le Centre national des professionnels de santé (CNPS) et l’Union nationale des professions de santé (UNAPL) – laquelle regroupe 76 syndicats dans les secteurs de la santé, du droit, des techniques et du cadre de vie –, rejettent le projet de réforme des retraites qui découle du rapport Delevoye. Le principal reproche, adressé par l’ensemble des acteurs libéraux au projet de régime universel, est de ne pas respecter les spécificités des professions libérales en voulant leur imposer un dispositif qui risque de pénaliser la plupart d’entre elles, sans compter les menaces qui planent sur les 27 milliards d’euros de réserves des caisses de retraites complémentaires. Les professions libérales, qui les ont financées, refusent que celles-ci soient versées dans le pot commun alors que ces sommes sont indispensables pour garantir l’équilibre de leurs retraites actuelles et futures, contrairement à d’autres régimes moins précautionneux. Les deux organisations entendent donner une chance à la négociation avec le Gouvernement, qui se laisse jusqu’au printemps pour finaliser son projet de loi sur la réforme, et n’envisagent pas dans l’immédiat de battre le pavé. Pour autant, l’UNAPL, qui a rencontré le Premier ministre ce vendredi matin, a haussé le ton, et menacé d’organiser un vaste mouvement national en l’absence de prise en compte de ses revendications. Il va sans dire que le SML sera alors partie prenante de cette contestation de tous les professionnels libéraux.

Le haut-commissaire à la réforme des retraites fait son entrée au Gouvernement

C’est désormais officiel, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, est entré au Gouvernement, tout en conservant ce titre. Quoique placé sous l’autorité de la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn, il pourra assister au Conseil des ministres et défendre son texte au Parlement. Rappelons que Jean-Paul Delevoye a été président du Conseil économique, social et environnemental, médiateur de la République et qu’il a été ministre de la Fonction publique sous le quinquennat de Jacques Chirac.


   

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