Les médecins se soignent plus mal que leurs patients

27 Septembre 2019: Les médecins se soignent plus mal que leurs patients

C’est une étude que les tous les acteurs du monde de la santé feraient bien de prendre en considération, car elle illustre indirectement la qualité de vie des médecins qui, finalement, ont peu de temps pour s’occuper de leur propre santé et renoncent souvent à s’arrêter, restant fidèles au poste à leur détriment.

En effet, selon l’étude de l’IFOP(1) auprès de 301 médecins libéraux (179 généralistes, 122 autres spécialistes) pour la Mutuelle du médecin, près de la moitié des médecins libéraux (53 %) estiment que les médecins sont moins bien soignés que leurs patients. Les médecins libéraux ont pris l’habitude de se soigner eux-mêmes : les trois quarts déclarent être leur propre médecin traitant. Cette habitude est partagée par 81 % des généralistes, 82 % des médecins exerçant en cabinet individuel, et par les plus âgés (82 % des médecins ayant plus de 30 ans d’exercice).

S’ils sont leur propre thérapeute, ils ne suivent pas toujours les conseils de prévention qu’ils donnent à leurs patients : un bon quart (27 %) avoue ne pas suivre les recommandations de la Haute autorité de santé en matière d’examens et de vaccination. L’enquête de l’IFOP met en évidence la difficulté des médecins à reconnaître les signaux d’alerte : 14 % des praticiens interrogés avouent être « personnellement » concernés par une addiction. Un tiers des médecins déclarent avoir dans leur entourage un confrère qui, selon eux, ne devrait plus exercer son activité du fait de son état de santé.

Un quart des praticiens se déclarent insatisfaits de leur situation professionnelle, insatisfaction plus marquée chez les généralistes (34 %) que chez les autres spécialistes (11 %). 15 % des généralistes indiquent avoir pris des anti-dépresseurs au cours des cinq dernières années.

Mais les médecins ne se mettent presque jamais en arrêt de travail. 81 % des médecins ont déjà renoncé à s’arrêter alors qu’ils étaient malades. Parmi les raisons invoquées : la conscience professionnelle (73 %), l’absence de remplaçant (50 %), des raisons financières (39/nbsp]%) et la volonté de ne pas trop surcharger les confrères (34 %).

Cette étude confirme et complète celle menée par le collège français des anesthésistes-réanimateurs « Dis doc, t’as ton doc ? » et celles réalisées par l’Ordre.

 

(1) Enquête réalisée en ligne entre le 22 août et le 6 septembre 2019 auprès de 301 médecins libéraux (225 hommes, 76 femmes).


  

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