Expérimentations : le grand laboratoire de l’État pour évincer les médecins et imposer ses rémunérations forfaitaires

19 Octobre 2019: Expérimentations : le grand laboratoire de l’État pour évincer les médecins et imposer ses rémunérations forfaitaires

La CNAM et la direction générale de l’offre de soins ont présenté dernièrement un premier bilan des projets d’expérimentations prises dans le cadre de l’article 51 de la LFSS 2018. On apprend ainsi que 26 projets ont déjà été autorisés et font ou feront l’objet d’arrêtés publiés au JO. Neuf projets sont en cours d’examen, et 68 dossiers ont été transmis pour avis au comité technique chargé de les examiner au regard des conditions d’éligibilité. On apprend également que trois régions comptabilisent presque la moitié des projets déposés : Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne.

L’expérimentation d’un parcours de soins avec biologie délocalisée pour des patients sous AVK vient de faire l’objet d’un arrêté. Il s’agit « de moderniser le parcours de soins biologiques des patients sous AVK en ville, grâce à la biologie délocalisée connectée au laboratoire de biologie médicale, la coordination des professionnels de santé par le numérique et la mise en place d’un protocole de prescription détaillée du médecin vers l’infirmier ». Le niveau d’anticoagulation est réalisé par l’infirmier sur une goutte de sang prélevée au doigt du patient par un dispositif portable connecté au laboratoire d’analyse. L’infirmier adapte la posologie AVK et réalise des INR de contrôle dès que le médecin traitant a prescrit en amont à l’infirmier un protocole. La prise en charge de ce parcours fait l’objet d’un forfait. L’expérimentation est autorisée pour 18 mois à compter de l’inclusion du premier patient dans le dispositif.

Ce qui surprend tout de même dans ce cas, mais aussi dans d’autres, c’est que les financements pleuvent dès qu’il s’agit de donner des coups de canif aux compétences du médecin.

D’où viennent les projets ? Ont-ils fait l’objet d’une analyse par les représentants des médecins ? Comment seront-ils évalués, et par qui ? Les syndicats médicaux seront-ils associés à leur évaluation ? Autant de questions que l’on peut et doit se poser puisqu’il est question que ces expérimentations soient généralisées.

Le SML entend demander des comptes au Gouvernement sur ces expérimentations.


  

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