Édito du Président | Plaisir d’offrir… (dé-)plaisir de recevoir

25 Octobre 2019: Édito du Président | Plaisir d’offrir… (dé-)plaisir de recevoir

Les députés ont consacré la semaine à l’examen du budget de la Sécu. Je ne peux m’empêcher d’être consterné par le fait que le Gouvernement ait décidé de faire payer, par les comptes de la Santé, les largesses qu’il a consenties en début d’année pour tenter d’apaiser le mouvement des Gilets jaunes.

Les Gilets jaunes avaient réclamé un renforcement de l’accès aux soins, et leur surprise sera grande quand ils découvriront que les prodigalités du président de la République à leur endroit ont pour contrepartie de nouveaux déremboursements, comme l’homéopathie, ou la réduction du nombre de laboratoires de biologie médicale auxquels on réclame 170 millions d’euros d’économies, pour ne citer que ces deux exemples.

Le retour à l’équilibre des comptes, annoncé à grand battage médiatique, est donc reporté et, malgré cela, le Gouvernement trouve des moyens pour financer un nouveau plan en faveur de l’hôpital.

L’approche des élections municipales pousse le Gouvernement à multiplier les cadeaux. Pourquoi pas. Mais, attention, il n’est pas question qu’il en adresse la facture aux professionnels libéraux, et aux médecins en particulier.

Le deal de la maîtrise médicalisée reposait sur un partage, entre l’Assurance maladie et les médecins, des économies réalisées par l’engagement de la profession sur l’efficience. On s’aperçoit aujourd’hui que le retour sur investissement n’est pas à la hauteur de la promesse. Le plan « Ma santé 2022 » ne finance en réalité que les expérimentations et les gadgets qui font plaisir aux technos. Mais rien ne permet de revaloriser nos honoraires.

Ce n’est pas en instaurant un énième contrat d’installation qu’on attirera les jeunes vers le libéral, mais en rendant à notre profession son attractivité et un niveau de revenu digne des responsabilités qu’elle requiert pour un niveau d’étude à bac +10.

Il faudrait que ce Gouvernement, et avec lui la Majorité, atterrissent et prennent conscience de ce qui se joue réellement pour l’avenir des soins de proximité.

Dr Philippe Vermesch

Président du SML


  

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