Médecines complémentaires et alternatives : prochaines cibles des « autorités » ?

08 Novembre 2019: Médecines complémentaires et alternatives : prochaines cibles des « autorités » ?

Un colloque organisé au ministère de la Santé à l’occasion de la sortie du livre « Médecines complémentaires et alternatives, pour ou contre ? »* s’est penché sur la question de leur efficacité. Selon une méthodologiste de l’INSERM, Caroline Barry, « si les médecines complémentaires et alternatives veulent prouver qu’elles traitent, elles doivent faire des essais cliniques » qui « sont un dogme utile qui aide à la prise de décision afin d’éviter les biais et conflits d’intérêts ». Toutefois, la question porte sur la nature et la qualité d’essais cliniques applicables à ces médecines. Ceux-ci sont sans doute souhaitables, mais selon quelle méthodologie ?

La question de la formation a également été soulevée. Pour le Pr Julien Nizard, PU-PH au CHU de Nantes et vice-président du collège universitaire de médecines intégratives et complémentaires, « un diplôme universitaire, à plus forte raison un diplôme inter-universitaire qui est délivré par plusieurs universités avec les mêmes enseignements ou capacités de médecine, c’est quand même le gage que le diplôme a été conçu avec au minimum 20 % des enseignements qui sont prodigués par des universitaires, a été validé par un doyen et un conseil de faculté. À moins que tout ce petit monde soit complètement à côté de la plaque, il y a quand même un minimum de garanties ». En l’absence de cette approche, le risque est grand de voir se développer des pratiques hors de tout contrôle médical… La reconnaissance de médecins à exercice particulier est une garantie pour les patients qui, sinon, recourraient à des « professionnels » ignorant tout de la médecine.

Ce qu’en dit le SML : Après l’affaire de l’homéopathie, ce colloque pourrait être le signe avant-coureur d’une nouvelle vague d’évaluation qui frapperait de plein fouet les MEP. Aussi le syndicat préfère-t-il prendre les devants et va réclamer au Gouvernement de préciser ses intentions. Le SML estime que le procès en sorcellerie de l’homéopathie est indigne et veut que des enseignements en soient tirés, tant par la profession que par les pouvoirs publics, pour éviter la reconduction d’un tel scenario.

 

* De Véronique Suissa, psychologue clinicienne, chercheuse en psychologie à l’Université Paris VIII, Serge Guérin, sociologue, spécialiste des questions de vieillissement, et du Dr Philippe Denormandie, neuro-orthopédiste à l’hôpital Raymond Poincaré de l’AP-HP. Édition Michalon.


  

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