Plan d’urgence pour l’hôpital :

23 Novembre 2019: Plan d’urgence pour l’hôpital :

Le Premier ministre a dévoilé son « plan d’urgence pour l’hôpital » en présence de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. C’est donc le troisième plan adopté cette année pour tenter de calmer la grogne hospitalière.

Édouard Philippe a annoncé un renforcement des crédits à hauteur de 1,5 Md d’euros sur trois ans. Pour cette année, l’effort supplémentaire pour l’hôpital sera de 300 millions d’euros. Ce qui signifie que l’augmentation de l’ONDAM hospitalier sera portée à 2,4 % pour 2020, soit 0,3 point de plus qu’initialement prévu, et celle de l’ONDAM global portée à 2,45 % (0,15 point de plus). Pour cela, le Gouvernement va déposer un amendement à son projet de loi de financement de la Sécurité sociale, en cours de discussion au Parlement. Pour l’instant, aucune augmentation des recettes n’a été prévue au regard de cette dépense supplémentaire. Cet accroissement de 2,4 % pour l’enveloppe hospitalière devrait être maintenu pour les années 2021 et 2022, soit respectivement une augmentation de 500 millions et de 700/nbsp]millions d’euros. Dans le même temps, les tarifs hospitaliers devraient être augmentés d’au moins 0,2 % chaque année pendant trois ans, afin de donner « plus de lisibilité » et « plus de visibilité » aux hospitaliers.

À ces crédits nouveaux s’ajoutent 450 millions d’euros sur trois ans pour l’investissement courant, soit 150 millions d’euros pour l’an prochain.

Mais l’autre mesure phare de ce plan est la reprise d’une partie partielle de la dette des hôpitaux à hauteur de 10 Mds d’euros, ce qui devrait leur apporter une bouffée d’oxygène de l’ordre de 800 millions d’euros. Un projet de loi devrait être présenté en ce sens au premier semestre 2020.

Concernant les personnels, Édouard Philippe a annoncé plusieurs mesures : une prime de 800 euros nets par an pour les hospitaliers franciliens dont le salaire se situe au-dessous du salaire mensuel médian (1 950 euros). L’ensemble des aides-soignants en gériatrie bénéficieront d’une rallonge sur leur salaire de 110 euros nets par mois et d’une amélioration de leur perspective de carrière.

Diverses mesures pour les débuts de carrière sont prévues pour renforcer l’attractivité des hôpitaux. Ainsi, pour les jeunes médecins, la prime d’engagement dans la carrière hospitalière et la prime d’exercice territorial devraient être revalorisées.

Ce qu’en pense le SML

Ça ne servira à rien sans un plan analogue en médecine de ville.

Ce plan d’urgence doit impérativement s’accompagner d’une réorganisation profonde de l’hôpital et être l’occasion, pour les établissements, de se recentrer sur leurs missions originelles. Sinon, la reprise de la dette et ces millions supplémentaires déversés ne serviront à rien.

Pour qu’il ait un réel effet sur le système de santé, ce plan pour l’hôpital doit être accompagné, en miroir, d’un plan comparable pour la médecine de ville. Le SML appelle le Gouvernement à avoir pour la médecine de ville une autre ambition que la création de CPTS et le dumping médical. Il est indispensable de donner aux médecins de ville – qui sont aussi des entrepreneurs – une véritable perspective à moyen terme et la même lisibilité que le Gouvernement veut donner aux établissements de santé. Ceci passe par un plan pluriannuel d’augmentation des revalorisations des tarifs en médecine de ville.

Quand la volonté politique existe, les moyens existent. C’est ce que vient de démontrer le Gouvernement avec son plan pour l’hôpital.


  

Retourner en haut