Engorgement des services d’urgence : Les préconisations de la conférence des URPS de médecins libéraux

30 Novembre 2019: Engorgement des services d’urgence : Les préconisations de la conférence des URPS de médecins libéraux

La conférence nationale des URPS Médecins libéraux a fait part à la ministre de la Santé de ses propositions pour désengorger les services d’urgences. Avec un constat simple : une consultation par jour chez chaque généraliste suffirait pour remédier à l’afflux des patients aux urgences/nbsp]; où une grande majorité d’entre eux n’ont finalement pas leur place. Il convient donc de s’appuyer sur la médecine de ville, en finançant sa réorganisation collective pour qu’elle se mette en capacité de garantir une réponse aux demandes de soins non programmés. Pour l’instant, la mesure phare du « pacte de refondation des urgences » consiste à créer un service d’accès aux soins trop hospitalo-centré pour résoudre le problème. La conférence des URPS insiste au contraire sur la nécessité de créer une filière de prise en charge, par la médecine de ville, des soins non programmés en s’appuyant sur ce qui existe déjà, à savoir un numéro d’appel dédié, le 116-117. Il convient évidemment de mener une campagne d’information pour le faire connaître au public, en expliquer le mode d’emploi et dire que des solutions alternatives aux services d’urgence existent. « Il faut impérativement s’appuyer sur une régulation médicale libérale des appels qui permet l’évaluation du degré d’urgence », affirme la conférence des URPS, régulation qui peut être « délocalisée » hors des centres de réception et de régulation des appels.

Maintenant qu’elle est actée dans la convention médicale, il importe de recourir à la télémédecine et d’équiper les cabinets médicaux des outils nécessaires.

La conférence nationale des URPS suggère également que soit mis en place un dispositif d’admission hospitalière réservé aux médecins, qui leur permettrait d’adresser directement leurs patients dans les services. Et à la sortie de ceux-ci de l’hôpital, il faut s’appuyer sur les organisations mises en place par la médecine de ville et encourager les expérimentations par un financement adapté.

Qu’il s’agisse de la réorganisation de l’hôpital ou de la médecine de ville en vue de remédier à l’accueil des urgences et des soins non programmés, les modes de rémunération doivent suivre. Les médecins libéraux ne pourront s’engager dans la prise en charge des soins non programmés (SNP) que si leur effort en ce sens est reconnu. Aussi, l’acte de SNP réalisé après régulation médicale doit être majoré. De même, il faut prévoir une rémunération des astreintes dans le cadre des communautés professionnelles territoriales de santé, dont on attend qu’elles jouent pleinement leur rôle dans l’accès aux soins et la prise en charge de la population. Parallèlement à ces incitations, l’hôpital, lui, doit pouvoir recevoir une compensation financière toutes les fois qu’il réoriente vers la ville les patients nécessitant une consultation simple.

Par ailleurs, les horaires de permanence des soins ambulatoires doivent être élargis au samedi matin, insiste la conférence des URPS. Il faut également, dit-elle, reconnaître l’activité de service public effectuée par de nombreux spécialistes dans le cadre de la PDS ES des établissements privés habilités à recevoir des urgences.

Le SML partage nombre de ces propositions, dont la plupart figurent dans son projet pour la médecine libérale. Le syndicat ne peut que se féliciter de voir que ses idées sont à présent portées par l’ensemble des URPS, ce qui conforte sa position d’acteur majeur au service de l’ensemble des médecins libéraux.


  

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