Retraites : une méthode et un calendrier réalistes ?

11 Janvier 2020: Retraites : une méthode et un calendrier réalistes ?

Le Premier ministre a accepté le principe d’une « conférence de financement du système de retraite » proposée par le leader de la CFDT. Ce dernier maintenait toutefois son exigence de voir retiré du projet de réforme des retraites ce fameux « âge pivot ». À l’issue de la réunion de mardi dernier, les partenaires sociaux « réformistes » et le Gouvernement semblaient s’être mis d’accord sur une méthode et un calendrier pour parvenir à régler les questions de la pénibilité, de l’emploi des seniors, du minimum contributif et le cas des agents de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique d’État. Des réunions bilatérales étaient prévues ainsi que deux réunions multilatérales les 14 et 21 janvier. Les propositions découlant de ces réunions pourraient être intégrées au projet de loi lors de son examen en première lecture à partir du 17 février. Cependant, Édouard Philippe tenait toujours à présenter son texte en conseil des ministres le 24 janvier.

Compte tenu des promesses déjà faites à certaines catégories de salariés, il y a de fortes chances que l’on passe d’un système par répartition avec 42 régimes à un régime universel unique assorti de nombreuses dérogations.

 

La position du SML

Dans ces conditions, on peut se demander si le jeu du Gouvernement, qui a conduit à la paralysie du pays durant plus de cinq semaines, en valait la chandelle. D’autant que toutes les questions sont loin d’être réglées à en juger par la concertation avec les syndicats médicaux durant laquelle les clarifications apportées sur la retraite des médecins n’ont pas été aussi rassurantes que le prétend la CSMF qui après avoir prétendu qu’elle voulait jouer collectif sur ce dossier tire désormais la couverture à elle et prétend avoir sauvé la CARMF… sans doute espérant se sauver elle-même alors qu’elle est au bord de l’éclatement.

La réalité est tout autre. Les chiffres présentés par le Gouvernement aux médecins montrent que les baisses de prélèvements vont entraîner des baisses de pension plus fortes pour les médecins dont les revenus sont les plus faibles. Le SML ne peut soutenir un tel scénario et réclame la mise en œuvre d’un régime complémentaire obligatoire en répartition par capitalisation géré par la CARMF permettant, dans le cadre d’un niveau de prélèvement égal au montant actuel, de maintenir du niveau de pension actuel pour tous. Le Gouvernement a ouvert la porte à cette possibilité, mais contrairement à ce que claironne la CSMF, à ce stade, rien n’est encore acquis. Le SML se montre plus prudent et estime que crier victoire trop tôt nuit au dossier. Il faut continuer à se battre avec nos amis de la CARMF pour obtenir des garanties. Mais, n’en déplaise à la CSMF, c’est une idée du SML qui depuis des mois milite pour un système complémentaire du type PREFON pour les médecins…

LE SML a aussi demandé que l’ASV soit pérennisé et que les réserves de la CARMF soient sanctuarisées, et que tout cela soit inscrit dans la loi. Par ailleurs, en vertu du principe selon lequel « un euro cotisé devrait donner les mêmes droits à tous », il serait logique que les médecins retraités continuant à exercer pour pallier les déficits démographiques ne cotisent plus à perte, et cela dès cette année. Pour le SML, leurs cotisations devraient être génératrices de droits.


  

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