Édito du Président : Le diagnostic n’est pas transférable !

18 Janvier 2020: Édito du Président : Le diagnostic n’est pas transférable !

La dispensation protocolisée de certains médicaments par les pharmaciens pour les cystites et les angines ne doit pas se traduire par « un permis de prescrire » accordé aux pharmaciens. Ces derniers, aussi sympathiques soient-ils, ne sont pas et ne seront jamais médecins et à ce titre, ils ne peuvent établir de diagnostic, puis prescrire le traitement et prescrire. Le laisser croire ou le penser est une aberration.

Les choses sont claires et nettes : le SML y est opposé et fera tout pour y faire obstacle.

Preuve que tout n’est pas si simple pour le gouvernement, l’entrée en application de la mesure a été reportée à avril. La HAS ne s’est pas encore prononcée. Par ailleurs, il serait intéressant que les promoteurs de la lutte contre l’antibiorésistance et notamment la ministre elle-même explique comment d’une main elle entend restreindre la consommation d’antibiotiques et comment de l’autre, elle envisage d’autoriser les pharmaciens à se passer du verrou médical en cas de présomption de cystite et d’angine pour délivrer des antibiotiques largua manu. On voit bien que cela ne tient pas debout.

Puisque le diagnostic et la prescription sont et doivent demeurer du ressort exclusif du médecin dans l’intérêt des patients, et puisque le gouvernement entend se mobiliser sur les soins non programmés, le SML propose de construire une solution plus intelligente et plus profitable aux patients dans le cadre de la coordination des soins avec l’appui de la télémédecine. Ainsi, le rôle des pharmaciens serait de préparer et de faciliter une téléconsultation où le médecin de permanence fera le diagnostic et établira la prescription. De plus nous avons enclenché des démarches positives, toujours dans le cadre de la coordination des soins avec les pharmaciens et infirmiers autours de l’observance dans le respect des prérogatives de chacun.

Le SML est clair et ferme sur ses convictions. Il faut donner un coup d’arrêt au démantèlement de nos compétences. Mais, attention, avec 5,4 millions de patients sans médecin traitant, il ne faut pas nier la réalité des difficultés d’accès. C’est pourquoi, il nous appartient de proposer des solutions de prise en charge coordonnées et modernes, sans permettre que le patient subisse une perte de chance par la privation d’un diagnostic médical.

Les libéraux de santé sont forts et efficaces s’ils travaillent ensemble en unissant leurs compétences plutôt qu’en cherchant à s’entredévorer. Car ce « sport » est sans fin. Regardez les infirmières à qui on a confié quelques tâches. Aujourd’hui, le gouvernement a pour projet de transférer certaines compétences infirmières aux aides-soignantes ! Alors, soyons plus intelligents que les technocrates et la démagogie des politiques : travaillons ensemble pour construire une coordination agile et libérale.

Dr Philippe VERMESCH

Président du SML


  

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