Vous ne comprenez rien à la réforme des retraites ? Le SML vous l’explique

31 Janvier 2020: Vous ne comprenez rien à la réforme des retraites ? Le SML vous l’explique

1/ C’est quoi cette réforme ?

Le Gouvernement voulait faire une réforme pour supprimer les régimes spéciaux et rétablir l’équilibre des comptes. Il propose donc d’instaurer un régime universel par point pour tous en passant à la moulinette 42 régimes pour n’en faire qu’un seul. En pratique, dans le projet qui a été présenté en conseil des ministres, le futur régime sera bien universel mais pas unique puisque plusieurs régimes perdureront en son sein, dont ceux des fonctionnaires, magistrats, militaires, des marins, des salariés agricoles, et des non-salariés agricoles. De plus le Gouvernement veut faire de ce nouveau système un outil redistributif, au-delà du mécanisme de solidarité déjà existant.

2/ Pourquoi les médecins n’avaient pas besoin de cette réforme ?

Tout simplement parce que le système actuel de retraite des médecins libéraux remplit déjà l’essentiel des objectifs de la réforme. C’est un système solidaire de répartition par points : la totalité de notre retraite est calculée par points et est basée sur la solidarité inter et intragénérationnelle. Il comporte déjà un mécanisme « d’âge pivot » permettant de choisir librement la date de départ de notre retraite : la liquidation est possible dès 62 ans, avec une surcote de +5 % par an de 62 ans à 65 ans et +3 % de 65 ans à 70 ans. Enfin, le régime autonome de retraite des médecins libéraux est équilibré et de façon durable. Nos cotisations ont permis de constituer 7 milliards d’euros de réserves (par la hausse de la cotisation et la baisse du point de réversion) pour garantir sur le long terme la viabilité et l’autonomie de notre caisse, la CARMF. Le redressement démographique à partir de 2025 permettra de contenir les cotisations tout en revalorisant significativement la valeur du point.

3/ Quels seraient les inconvénients de l’inclusion des médecins libéraux dans le régime universel ?

L’appauvrissement des médecins retraités

Le grand danger qui menace les médecins libéraux est la baisse des pensions de retraites. Le passage au régime universel entraîne une harmonisation des taux de cotisation retraite. Pour les médecins, cela se traduit par une baisse d’environ 10 % du niveau de la cotisation retraite mais, en miroir, la baisse des pensions sera beaucoup plus élevée. Et c’est là tout le problème. Le SML n’accepte pas que cette réforme soit synonyme d’appauvrissement des futurs médecins retraités.

L’étatisation des retraites

Avec la réforme, la profession, qui a toujours su gérer au mieux de façon autonome son système de retraite avec la CARMF, perdra la main. L’État prendra le contrôle et nos retraites seront gérées par ceux qui mènent une politique des déficits pour notre pays. Leur ambition est claire : profiter de nos réserves pour la solidarité. Même si on nous promet le contraire, il suffira d’une décision budgétaire simple pour le faire.

Et, très clairement, sans un système de retraite attractif, il sera difficile d’inciter les jeunes à s’installer. La survie de la médecine libérale exige de garder le contrôle du pilotage financier de nos retraites.

4/ Quelles solutions ?

Après plus de deux ans de négociations, le Gouvernement s’est montré faussement conciliant. Sur ce qui est essentiel, il n’a rien lâché : sa réforme est une fabrique à appauvrir les médecins retraités. Il n’y a que la CSMF pour s’étourdir des « sucres » que lui jette le Gouvernement et qui confortent son arrogance. Pour le SML, il n’est pas question de se rendre complice d’une telle atteinte aux médecins.

C’est pourquoi le SML appelle à la grève le 3 février.


  

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