Génériques : Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ? Pas toujours

15 Février 2020: Génériques : Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ? Pas toujours

On savait omniscients les technocrates qui inspirent les textes réglementaires du ministère de la Santé ; ils ne postulent peut-être pas tous au Goncourt, mais ce sont d’excellents prescripteurs, du moins se perçoivent-ils comme tels. Aussi ont-ils pondu, en novembre 2019, un arrêté précisant les « situations médicales dans lesquelles peut être exclue la substitution à la spécialité prescrite d’une spécialité du même groupe générique ». Vous suivez ? On l’espère car, désormais, vous êtes obligés de justifier la mention non substituable, comme le SML a déjà eu l’occasion de vous le dire. Un autre arrêté, publié au JO du 6 février, prévoit désormais que le « pharmacien peut exclure la délivrance par substitution à la spécialité prescrite d’une spécialité du même groupe générique, même lorsque le prescripteur n’a pas exclu cette possibilité sur l’ordonnance ». Vous suivez toujours ? Non. C’est pourtant simple : le médecin ne peut s’opposer à la substitution générique que dans certains cas, tandis que le pharmacien peut s’y opposer au moins pour les médicaments à marge thérapeutique étroite…Autrement dit, on fait tout pour que les médecins ne puissent plus manier le NS (non substituable), mais on confie aux pharmaciens le rôle de décider ce qui doit ou non être substitué. Cette décision absurde remet en cause la ROSP des médecins dont certains indicateurs reposent sur le taux de générique.


  

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