Réforme des retraites : la poursuite d’un long marathon

Après des mois de concertation avec les syndicats et les organismes professionnels, un passage tronqué en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale du fait du grand nombre d’amendements déposés, le projet de loi instituant un régime universel de retraite est examiné par les députés. Le Gouvernement espère toujours qu’il sera adopté en première lecture avant les municipales, mais ce délai semble de plus en plus improbable à tenir. Près de 41 000 amendements ont été déposés, dont 23 000 par la France insoumise dont le chef de file, Jean-Luc Mélanchon, a promis « une lutte implacable de longue durée ». Les communistes avaient, quant à eux, réuni 60 signatures pour présenter une demande de référendum qui a été repoussée.

Les parlementaires de l’opposition ont beau jeu de dénoncer la volonté de passage en force du Gouvernement et ce, d’autant plus, que s’est ouverte « la conférence de financement » dont les conclusions, censées être reprises par amendement par le Gouvernement, ne seront connues que fin avril.

À plusieurs reprises, le SML a attiré l’attention du Gouvernement sur l’inutilité d’inclure les régimes autonomes, parfaitement en équilibre financier, dans ce régime qui n’aura d’universel que le nom puisque d’ores et déjà plusieurs dérogations sont prévues dans le texte. Il est malheureusement évident que ce régime ne pourra garantir aux médecins un niveau de pension identique à celui que lui sert la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF). La CARMF et les autres caisses des professions libérales ont demandé une expertise indépendante sur l’impact du projet de réforme sur leurs retraites, tant il y a de différences entre les projections du Gouvernement et celles réalisées par les caisses. Ces contre-expertises pourraient être publiées courant mars. Concernant la création d’un régime supplémentaire, la CARMF se montre là encore méfiante et réclame une étude approfondie.