Le SML passe au crible les premières actions du nouveau ministre de la Santé

29 Février 2020: Le SML passe au crible les premières actions du nouveau ministre de la Santé

Les premières déclarations du nouveau ministre de la Santé ont une tonalité qui rappelle le climat de 2017. Olivier Véran a cherché visiblement à pacifier les débats et à se concilier les professionnels de santé libéraux. C’est ainsi qu’il a promis aux internes une revalorisation de 100/nbsp]euros de la prime créée par Agnès Buzyn pour inciter les jeunes à accepter des stages ambulatoires en zone sous-dense. Pour le nouveau ministre, il ne s’agit pas que d’un simple coup de pouce financier, mais d’une volonté d’accompagner la médecine libérale. « Je m’opposerai à tous ceux qui prônent la coercition à l’installation. Je ne serai pas le ministre de la fin de liberté d’installation », a affirmé le ministre.

Par ailleurs, à l’occasion de l’annonce des mesures pour lutter contre le coronavirus, il a indiqué que les professionnels de santé libéraux qui seraient « mis en quatorzaine après une exposition avec un malade » seraient « financièrement protégés ».

Rencontrant des salariés d’une structure d’aide à domicile, Olivier Véran a annoncé une rallonge de 20 millions supplémentaires pour le secteur dans le cadre d’un dégel partiel des crédits médico-sociaux mis en réserve. « Mon premier déplacement, j’ai voulu le faire non seulement dans le champ de la perte d’autonomie, mais aussi dans le champ de la prise en charge à domicile, car c’est une attente forte des Français », a-t-il déclaré. Il annonçait également sa détermination à présenter le plus tôt possible le projet de loi sur l’autonomie.

Ce qu’en pense le SML

Le SML ne peut que se réjouir de la déclaration du ministre concernant la liberté d’installation et des encouragements donnés aux internes pour s’installer en libéral. De même, la protection des professionnels de santé, contraints de suspendre leur activité du fait d’une exposition au coronavirus, est une mesure d’équité.

En ce qui concerne la prise en charge des patients à leur domicile, le SML rappelle que les professionnels libéraux y sont prêts si on leur en donne les moyens. À cet égard, une mesure en faveur des professionnels, équivalente au dégel des crédits pour le médico-social, serait la bienvenue.

L’intention du ministre d’amender la loi ASAP est louable. Le SML suggère au ministre de ne pas s’arrêter en si bon chemin et de supprimer les mesures anti-libérales que contient le projet, notamment en supprimant la possibilité d’étendre automatiquement les expérimentations de protocoles de coopération.

Mais, si ces différentes annonces constituent un début prometteur, il va falloir qu’Olivier Véran s’attelle au cœur des difficultés rencontrées par les médecins libéraux. Maintenant, il convient d’engager une revalorisation des actes. La reconquête des déserts médicaux passe aussi par là. Agnès Buzyn a passé plus de deux ans à faire la sourde oreille à ce sujet. Si son successeur entend faire mieux qu’elle, il devra ouvrir le dossier des tarifs.


  

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