Édito du Président | Lenteur sanitaire

07 Mars 2020: Édito du Président | Lenteur sanitaire

La France se prépare à passer au stade 3 de l’épidémie de coronavirus. Cela signifie que les soins de ville seront pleinement mobilisés.

Bien évidemment, les médecins sont prêts à assumer leur devoir. Mais ils ont besoin d’être informés, de s’appuyer sur des protocoles clairs et adaptés à leur pratique libérale, et de pouvoir compter sur du matériel de protection.

Mais les moyens arrivent au compte-goutte et avec une lenteur déconcertante, laissant les médecins seuls et parfois en difficulté. Derrière cette lenteur sanitaire se dessine la main de l’État qui, montre les limites d’une organisation hypercentralisée.

A tout vouloir gérer et tout contrôler, de la distribution des masques à la création d’un module de e-learning sur la prise en charge du virus, on prend le risque de perdre la course contre la montre. Alors à quoi bon toutes ces agences régionales et nationales ?

Certes, une tête de pont est nécessaire, mais la situation actuelle démontre, grandeur nature, les limites de l’étatisation. Il est urgent de déconcentrer pour de bon et que l’Etat fasse enfin confiance aux acteurs de proximité. De stocks de masques et de matériel de protection devraient être prépositionnés dans chaque département au plus près des soignants afin d’être mis à disposition immédiatement. Quand certains confrères me disent qu’ils doivent aller retirer leurs masques dans les hôpitaux parce que les pharmaciens n’en n’ont déjà plus… Perdre ainsi deux à trois heures de temps médical est inacceptable ! 

Il est grand temps que l’État prenne enfin en compte l'efficacité des médecins libéraux.

Dr Philippe Vermesch

Président du SML


  

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