Les patients présentant une forme simple ou modérée doivent pouvoir être pris en charge en ville. Cette prise en charge ambulatoire est organisée par les professionnels de santé habituels des patients. Le ministère de la Santé a publié des instructions sur l’organisation de cette prise en charge.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a interdit la prescription d’hydroxychloroquine hors AMM en ville et le réserve à des équipes hospitalières pour des patients souffrant de formes sévères de Covid-19 après décision collégiale.
Dans l’attente des résultats des essais cliniques, lesquels portent sur plusieurs médicaments et protocoles, alors qu’une dérogation n’est accordée à l’utilisation hors AMM de l’hydroxychloroquine, le directeur général de la Santé, le Pr Salomon, a indiqué mercredi 25 mars, lors de son point de presse, que les médecins contaminés au Covid-19 qui le souhaitent pouvaient participer aux essais cliniques.
L’ARS Île-de-France a demandé à un groupe d’experts d’établir un document visant à apporter « un soutien conceptuel » à la décision d’admission des patients en unité de réanimation ou de soins critiques dans le contexte de l’épidémie de Covid-19. Selon le document, si la décision reste de la responsabilité d’un seul médecin, elle doit être prise après concertation de l’équipe soignante. Les volontés du patient doivent être respectées en se fondant sur ses directives anticipées ou ce qu’en rapporte la personne de confiance. Toujours selon ce document, la prise en compte de l’état antérieur du patient doit comporter au minimum sa fragilité évaluée par l’échelle CFS, son âge, ses comorbidités, son état neurocognitif et la cinétique de dégradation de son état général au cours des derniers mois. La prise en compte de sa gravité clinique actuelle vise à évaluer le nombre de défaillances d’organes.
L’accent est mis sur « l’anticipation d’un éventuel recours aux soins critiques dès l’évaluation clinique initiale ».
Toute décision doit être justifiée et réévaluée régulièrement, et faire l’objet d’une communication claire à l’entourage.
Si la décision est prise de limiter ou d’arrêter les thérapeutiques, les soins doivent toujours être poursuivis. L’accompagnement en fin de vie doit rester une priorité, le droit à une analgésie proportionnée et à une sédation proportionnée ou profonde et continue doit être garanti. Aussi, le document conclut à la nécessité d’anticiper l’ouverture d’unités de soins palliatifs.
Le Haut conseil de la Santé publique rappelle l’importance de la ventilation dans les établissements de santé et médico-sociaux comme dans l’habitat individuel et dans les cabinets médicaux, ainsi que l’importance de traiter les toilettes par l’eau de Javel ou autre désinfectant virucide.
Les médecins sont appelés à ne pas rédiger d’ordonnance de dispensation conditionnelle en cas d’angine relevant d’un TROD, et les pharmaciens à ne plus réaliser ce test en officine. Cette recommandation, relayée par le DGS-urgent du 23 mars, vise à ne pas inciter les personnes infectées à se présenter dans les pharmacies d’officine pour des symptômes qui pourraient être liés au Covid-19 et à protéger les pharmaciens contre un risque de contamination en effectuant un TROD.
La Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) a mis en ligne un avis sur l’utilisation des masques chirurgicaux et des appareils de protection respiratoire type FFP2. Elle attire l’attention sur les bonnes pratiques d’élimination des masques pour éviter les risques de transmission, et insiste sur la réalisation de l’hygiène des mains après élimination du masque. Il ne faut pas réutiliser un masque dès lors qu’il a été ôté du visage. En revanche, le port prolongé du même masque pour plusieurs patients demeure possible en tenant compte de facteurs de risque (tolérance et acceptabilité du professionnel, humidité de la partie filtrante du masque, intégrité du masque, risque de projection avéré de gouttelettes infectieuses). Il ne faut toutefois pas dépasser une durée maximale de 8 heures pour le port d’un même appareil de protection respiratoire de type FFP. Il est également recommandé de ne pas utiliser d’autres types d’écrans à la place des masques chirurgicaux, comme des masques en tissus ou en papier.
L’activité en Centre Covid-19 sera finalement rémunérée à l’acte en tiers payant à 100 % par le régime obligatoire sur présentation des listes des patients vus avec le nom du médecin. Le règlement sera donc réalisé a posteriori, proportionné à l’activité. L’établissement de listes permettra en outre de regarder a posteriori l’évolution de l’épidémie.
En cette période de crise sanitaire, les pharmaciens sont exceptionnellement autorisés à renouveler des prescriptions sur présentation d’une ordonnance renouvelable expirée. La délivrance est assurée pour une période d’un mois maximum, « dans le cadre de la posologie initialement prévue », précise un arrêté ministériel. Le pharmacien doit en informer le médecin. Dans le cas des anxiolytiques et hypnotiques, le traitement doit avoir été délivré au patient au moins 3 mois consécutifs arrivés à échéance et ne peut être assuré que pour une période de 28 jours maximum.
Dans tous les cas, le tampon de l’officine et la date de délivrance ainsi que le nombre de boîtes dispensés sont apposés sur l’ordonnance.
La délivrance peut être exécutée jusqu’au 15 avril 2020 afin que le patient dispose de son traitement jusqu’au 15 mai.
Les médicaments seront pris en charge par l’Assurance maladie dès lors qu’ils sont remboursables.
En ce qui concerne les dispositifs médicaux, le renouvellement se fait dans le respect de la prescription initiale. Il peut s’opérer exceptionnellement au-delà de la date de validité de l’entente préalable de l’organisme de prise en charge. Le médecin est informé de cette délivrance.