La quête du matériel

27 Mars 2020: La quête du matériel

Masques : la lettre au président de la République

L’hospitalisation privée, le CNPS et les médecins libéraux, dont le SML, viennent d’écrire au président de la République, Emmanuel Macron, pour dénoncer le manque criant de masques et lui demander de lever tous les obstacles administratifs à leur importation et à leur distribution. « Il manque des approvisionnements ultra-critiques dans des structures non approvisionnées » (centres de radiothérapie, centres d’imagerie, laboratoires de biologie médicale…). Selon les signataires, c’est un minimum de 10 millions de masques par jour dont les soignants devraient disposer. À quoi s’ajoutent les besoins des forces de sécurité, des commerçants de proximité et des concitoyens susceptibles de véhiculer le virus….

Aussi demandent-ils de lever « sans délai » les obligations de marquage CE pour les importateurs dès lors qu’ils sont estampillés d’un marquage internationalement reconnu autre que celui européen, de lever les contraintes douanières, de lever toute limitation de nombre et de supprimer les menaces de réquisitions, à charge pour l’État d’activer ses filières de production pour ses propres stocks.

Les capacités de dépistage doivent être renforcées, notamment chez les soignants, estiment les signataires qui, par ailleurs, demandent aux services de l’État d’anticiper les pénuries de matériels, de consommables, de médicaments. « Une réflexion urgente doit pouvoir être initiée dans le cadre d’une structure de pilotage efficace à laquelle nous saurions être actifs. »

Pénurie de réactifs et d’écouvillons

17 organisations, dont les syndicats des biologistes libéraux et hospitaliers, ceux des médecins libéraux (dont le SML) et des internes signent un communiqué commun pour alerter les pouvoirs publics sur la pénurie de réactifs et d’écouvillons pour pratiquer le test de dépistage du Covid-19. Alors que l’arrêté du 7 mars permet aux laboratoires de biologie médicale de ville de réaliser le test de dépistage du Covid-19, les biologistes se heurtent à une difficulté majeure : le manque de réactifs et le manque de consommable. « Pourquoi la France est-elle l’un des seuls pays à avoir si peu de matériel ? » s’interrogent les signataires, qui relèvent que de plus en plus de scientifiques et l’OMS appellent à un dépistage systématique des cas suspects.

Pour pallier le manque d’écouvillons, certains biologistes sont contraints de recourir à des « astuces artisanales ». Les professionnels de santé qui sont engagés pleinement dans la lutte contre le Covid-19 demandent « un engagement fort du Gouvernement, du ministère de la Santé et des fournisseurs pour répondre aux urgences immédiates, mais également pour garantir les capacités de réalisation des tests pour le dépistage de masse prévu à la levée du confinement ».

Les soins psychiatriques aussi

L’Association française de psychiatrie (AFP) et le Syndicat des psychiatres français (SPF) ont alerté, dans un communiqué commun, sur la nécessité « d’assurer et de préserver la continuité des soins par tout moyen et en fonction des particularités de chaque cas individuel ». Ils recommandent de privilégier les modes de consultations à distance en utilisant des outils dédiés de téléconsultation, sans exclure toutefois toutes les autres formes de communication, notamment téléphonique. Cependant, la possibilité d’effectuer des actes présentiels, y compris les visites à domicile, doit être préservée. Il appartient en effet à chaque praticien d’apprécier la situation en fonction des particularités locales, des moyens de déplacement utilisés et des possibilités de respect des mesures barrières durant la totalité du déroulé des actes, sans omettre leurs environnements annexes, de manière à protéger au mieux l’état de santé de l’ensemble des patients, des soignants et autres agents. Les deux syndicats réclament les moyens matériels nécessaires pour permettre à tous d’assurer la prévention virale comme la continuité des soins, de favoriser les échanges entre la médecine libérale et la médecine hospitalière, et d’ouvrir, lorsque c’est possible, des lieux de consultation dédiés permettant aux professionnels de santé mentale (psychiatres, psychologues, infirmières) de collaborer, quel que soit leur statut (libéral, public).


  

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