Édito du Président | Ça commence à bien faire…

03 Avril 2020: Édito du Président | Ça commence à bien faire…

Les médecins libéraux ont répondu à l’urgence sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus Covid-19. Nous avons déprogrammé nos soins non urgents et réorganisé notre mode de fonctionnement pour garantir un maximum de sécurité sanitaire dans nos cabinets. En quelques jours, le nombre de téléconsultations a décollé de 1 % à 10 % de la part du volume habituel des actes. Nous avons participé à la régulation dans les Samu et centres 15 et assuré une permanence des soins renforcée. Nous sommes sur la brèche. Et c’est notre devoir.

Dans ce contexte, il est paradoxal que l’activité de la plupart des médecins libéraux, y compris dans les zones de forte activité épidémique, tourne au ralenti ou soit quasi à l’arrêt.

Les messages du Premier ministre sur le confinement indiquant que seules les sorties pour les soins urgents étaient permises ont été maladroits. Nos patients en ont conclu qu’en dehors du Covid-19 rien ne justifiait de continuer à se soigner. Il faut donc rectifier le tir de toute urgence, car les autres pathologies ne font pas relâche pendant la pandémie. Il faut veiller à ce qu’une crise sanitaire n’en cache pas une autre pour nos patients au long cours, fragiles, polypathologiques, et tous les autres qui ont besoin de soins pour tous types de pathologies.

Et puis, il y a la situation économique de nos cabinets médicaux qui sont des TPE avec, dans de nombreux cas, des salaires à verser en fin de mois à nos collaborateurs.

Le ministre de la Santé vient de confirmer que les cabinets médicaux et les médecins pourraient accéder aux différents dispositifs d’aide d’urgence mis en œuvre pour les autres secteurs de l’économie. C’est normal et légitime.

Mais les reports d’échéances sociales et fiscales n’y suffiront pas. Ces dettes doivent être supprimées car, contrairement à d’autres secteurs, nous ne rattraperons pas notre retard de production. Il nous est matériellement impossible de faire les trois huit. Il faut d’une part effacer l’ardoise et, d’autre part, apporter des aides financières spécifiques au maintien des cabinets et de leurs personnels.

Et, c’est essentiel, nos patients doivent être encouragés à se soigner. Il est absurde de commencer à parler du déconfinement, alors que l’on ne soigne plus les gens en ville dans ce pays pour autre chose que le Covid ! Le Gouvernement doit changer son discours, de la même manière qu’il doit changer son disque sur les masques qu’il ne nous donne pas, ou si peu.

Tout ceci commence à bien faire…

Dr Philippe Vermesch

Président du SML


  

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