Le ministre de la Santé, Olivier Véran, estime nécessaire de « suspendre la portée » des projets et des réorganisations hospitalières engagées avant la crise de l’épidémie de Covid-19. « Il conviendra donc… de réinterroger en profondeur nos réflexes et nos manières de penser en matière de gestion hospitalière, pour préparer un grand plan d’investissement de notre système de santé », a-t-il dit en substance. Et pour montrer sa détermination à faire un virage hospitalier, le Gouvernement a limogé le directeur général de l’ARS de Grand Est qui avait osé reparler de la réorganisation des hôpitaux locaux.
Ce qu’en dit le SML : Il va falloir être vigilant afin que le virage hospitalier du Gouvernement ne se fasse pas au détriment de la médecine de ville. On voit déjà ressortir du bois certains think-tanks anti-libéraux comme Terra Nova, pour expliquer que c’est le virage ambulatoire qui est la cause de tous les malheurs des hôpitaux que l’on aurait ainsi réduits à l’état de misère. Il va falloir combattre ce type d’imposture intellectuelle en rappelant que ce qui a été transféré de l’hôpital vers la ville n’a pas été accompagné du transfert des budgets et qu’en réalité, le virage ambulatoire, qui n’est toujours pas terminé, est financé sur le budget des libéraux auxquels on reproche de dépenser toujours trop. C’est donc un combat que les défenseurs de la médecine libérale vont devoir se préparer à mener.