Sans surprise, le président de la République a prolongé le confinement jusqu’au 11 mai et annoncé un « objectif » de déconfinement pour cette date. À entendre les déclarations de l’OMS, de l’Académie nationale de médecine et des membres du conseil scientifique national, on comprend que la décision est cette fois-ci politique. L’Exécutif ne s’abrite plus derrière les scientifiques.
Pour autant, de nombreuses questions demeurent.
Il convient donc que les prochains jours soient utilisés pour fabriquer une stratégie et des messages clairs, mais aussi doter notre pays des moyens nécessaires pour écarter tout risque de deuxième vague épidémique.
Cela passe encore une fois par le matériel de protection, pour les soignants et la population. Les masques, encore les masques, toujours les masques !
Et puis il nous faut des tests rapides et fiables. Pas des gadgets faussement rassurants.
Et, enfin, il faudra un plan de remise en route des activités.
Pour ma part, je reste convaincu qu’il faut commencer par remettre en marche les soins de ville, bien sûr avec les équipements ad hoc, c’est un préalable incontournable. Mais aussi avec des protocoles de désinfection des locaux et du matériel médical, et une organisation commune pour garantir le maximum de sécurité à nos patients et pour nous-mêmes.
Travailler désormais avec le risque Covid, qui va perdurer plusieurs mois, va modifier notre façon d’exercer, et avec un allongement de la durée des actes et une augmentation des coûts de la pratique liée à la désinfection et la protection. Tout ceci doit être estimé rapidement pour être discuté dès maintenant avec l’Assurance maladie. Car l’impact du Covid devra être compensé sur la valeur des actes, en plus des compensations que nous attendons pour nos pertes d’activité en mars et avril.
Ces prolongations, jusqu’au 11 mai, doivent aussi être mises à profit pour organiser le déconfinement de la médecine libérale.
Dr Philippe Vermesch
Président du SML