Selon le journal « Le Monde », Agnès Buzyn, qui a quitté le ministère de la Santé pour briguer la mairie de Paris, a fait part de ses remords. « On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade », déclare-t-elle au quotidien en évoquant le premier tour des élections municipales. « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague de tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. » Plus encore, elle affirme avoir averti le premier ministre le 30 janvier que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir.
Cet aveu est terrible, voire terrifiant. Pris par la discussion autour de la réforme des retraites, ayant en ligne de mire des municipales qui s’annonçaient mauvaises pour le parti présidentiel, le Gouvernement a-t-il fait preuve de cécité ? Certes, le successeur d’Agnès Buzyn, Olivier Véran, semble avoir pris très tôt la mesure de l’épidémie qui progressait très rapidement. En revanche, les Français risquent de penser qu’une fois encore, les préoccupations politiques, voire politiciennes, l’ont emporté sur l’urgence sanitaire.