Le Gouvernement et l’Assurance maladie, peuvent tordre le problème dans tous les sens, les faits sont têtus : l’activité des médecins libéraux a été empêchée. Les raisons à cela sont connues et les responsables aussi. Pas de masques, de mauvais messages qui ont cloué les patients chez eux, des déprogrammations massives de soins et d’interventions chirurgicales : tout cela est le fruit de l’action du Gouvernement. Celui-ci doit donc assumer ses responsabilités au regard de notre profession. Mais pas à moitié.
Le dispositif d’indemnisation de la baisse d’activité mis en place par l’Assurance maladie n’en est pas un. C’est une aide au financement des charges, qui a le mérite d’exister, mais qui est donnée du bout des doigts. Seulement 80 % du montant de l’aide à laquelle les médecins peuvent prétendre leur sera versée. Pour le reste, il faudra attendre…
Et avec cela, le même Gouvernement qui se targue d’avoir mis en place le dispositif de chômage partiel le plus généreux d’Europe pour limiter la casse sociale, et qui n’a pas hésité à débloquer des avances sur recettes pour aider les cliniques, privées elles aussi de leur activité habituelle –, refuse aux médecins libéraux toute indemnisation de leur perte de revenu.
Je le dis franchement, on se moque de nous et le SML, contrairement à la CSMF et à MG France, ne l’accepte pas. Nous avons d’ailleurs écrit au président de la République dans ce sens.
Pour nous, les choses sont simples : l’activité médicale empêchée doit être compensée, c’est légitime. Cela s’appelle l’équité !
De surcroît, certains confrères risquent de voir la situation perdurer. C’est le cas, par exemple, des praticiens exerçant dans les blocs opératoires. Non seulement la pénurie de produits d’anesthésie et la censure des ARS ne leur permet pas de redémarrer, mais lorsqu’ils pourront le faire, comme les patients ne pourront être hébergés que seuls dans leurs chambres, leur activité sera alors diminuée de moitié. Il faudra donc prévoir de les accompagner sur la durée.
À présent, le Gouvernement doit prendre ses responsabilités et compléter son dispositif pour permettre une véritable compensation de la baisse d’activité, car le SML, et avec lui la profession, prendra les siennes.
Dr Philippe VERMESCH,
Président du SML