Pourquoi l’État a mal géré la crise sanitaire ? Les critiques de l’Institut Montaigne

L’Institut Montaigne se montre très critique à l’égard de l’État dans sa gestion de la crise sanitaire. Il note que, du 27 janvier au 17 mars, c’est le ministère de la Santé seul qui a piloté la réponse de l’État à cette crise via les agences régionales de santé. Or ces dernières, si elles sont équipées pour distribuer des crédits, ne le sont pas pour mettre en place dans l’urgence une logistique, qu’il s’agisse des masques ou des transferts de patients. Activée le 17 mars, la cellule interministérielle de crise (CIC) se perd dans des détails, plutôt restrictifs que dynamiques : « Cœur de l’État verbalisateur, la CIC ne peut être celui de l’État stratège… ».

L’État français a réquisitionné la production et les importations de masques, alors qu’il aurait dû passer la main aux entreprises et collectivités locales et conseiller aux Français d’en fabriquer eux-mêmes, plutôt que d’en nier l’utilité.

Toujours selon l’Institut Montaigne, ni le Haut Conseil de la santé publique, ni la HAS n’ont joué de rôle d’alerte. Quant à Santé publique France, qui a absorbé l’établissement de préparation aux crises sanitaires, elle « n’a pas joué de rôle autonome dans l’appréciation de la crise ». Du côté des ARS, « la lourdeur administrative et la volonté de contrôle de l’information », à quelques exceptions près, l’ont emporté sur l’urgence sanitaire et l’écoute du terrain.

Voilà longtemps que le système de santé pâtit de cette lourdeur administrative. Que fait-on pour en changer ?