Le déficit de la branche maladie du régime général pourrait dépasser 31,1 Mds d’euros en 2020, constate la commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS). Le 2 juin, le ministre des Comptes publics, Gérard Darmanin, faisait état d’un déficit de la Sécurité sociale de 52,2 Mds d’euros. Les déficits attendus pour les exercices 2020 à 2023 seront transférés à la caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES). Initialement, le Gouvernement tablait sur un déficit de 4,1 Mds d’euros (5,4 Mds avec le fonds de solidarité vieillesse). L’écart s’explique par une baisse des recettes avec 42,8 Mds d’euros de pertes brutes de ressources.
Quant à l’objectif national des dépenses d’assurance maladie, il sera en progression de 6,5 % sur l’an dernier et s’établirait, selon les projections, à 213,6 Mds d’euros (contre les 205,6 Mds d’euros fixés par le PLFSS 2020). Les dépenses exceptionnelles se sont en effet montées à 12 Mds d’euros, auxquelles il faut ajouter 1,4 Md d’indemnisation du coût des charges fixes pour les professionnels de santé conventionnés. L’ensemble ne sera pas entièrement compensé par la baisse de l’activité en médecine de ville durant le confinement, et donc de moindres dépenses pour l’Assurance maladie, d’autant qu’il faut s’attendre à un « effet rebond » de l’activité. La CCSS estime à 4 Mds nets la baisse de ces dépenses.
Ce qu’en pense le SML
Le dépassement de l’Ondam liée à la crise sanitaire serait donc de 8 milliards d’euros. Le chiffre net de la perte d’activité pour la médecine de ville devrait être de 4 milliards d’euros. Le SML continue de penser que le dispositif d’aide mis en place par l’Assurance maladie, à hauteur de 1,4 milliards d’euros, pour couvrir les charges reste insuffisant. Il faut aller plus loin et mettre en œuvre une compensation des revenus afin d’assurer la pérennité des cabinets fragilisés. Enfin, il faut saisir l’opportunité du « Ségur de la santé » pour lancer un programme d’investissements en faveur des soins de ville destiné à moderniser les cabinets. Il y a urgence. La médecine de ville a trop souffert des plans d’économie qui se sont succédé depuis 2000. Il faut mettre fin à cette maîtrise comptable.