Le Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP) vient de faire connaître ses propositions. Avec ce florilège d’une cinquantaine de propositions, les pharmaciens veulent s’affranchir de l’exercice coordonné. Ainsi, par exemple, s’appuyant sur l’expérience de la crise de la Covid-19, le CNOP réclame une simplification du dispositif législatif autorisant la dispensation protocolisée de médicaments à prescription obligatoire par le pharmacien d’officine, « afin de lui permettre de réaliser cette mission en dehors d’un cadre formalisé d’exercice coordonné ». Le CNOP fait plusieurs propositions concernant le dossier pharmaceutique, souhaitant l’intégrer dans le DMP tout en donnant la possibilité au patient d’y avoir un accès direct. Cette individualisation fait du DP un « dossier dans le dossier » ou, si l’on préfère, « un état dans l’état ». Enfin, le CNOP réclame le droit pour le pharmacien de prescrire et d’administrer d’autres vaccins que ceux contre la grippe, d’intervenir au domicile du patient ou de développer des équipes mobiles gériatriques « réunissant pharmaciens hospitaliers et officinaux ». En ce qui concerne les laboratoires de biologie médicale, ceux-ci pourraient s’affranchir de la prescription médicale dans le cadre d’un exercice coordonné.
Pour le SML, il ne peut y avoir plusieurs chefs d’orchestre pour jouer la partition de l’exercice coordonné. Celui-ci ne peut être que le médecin traitant. Chacun doit rester dans son rôle. Que dirait le CNOP si les médecins réclamaient le retour du médecin propharmacien ? Sauf exception, nul ne peut être à la fois prescripteur et dispensateur de médicaments et de vaccins.