Le bonneteau des masques : les anciens ministres de la santé auditionnés par l’Assemblée sur leur gestion

Auditionnés par l’Assemblé nationale, les anciens ministres de la Santé se sont renvoyé la balle en ce qui concerne la gestion des masques. Les prédécesseurs d’Agnès Buzyn se sont tous démarqués en revanche de la position de l’ancienne candidate à la mairie de Paris quand elle affirme qu’un ministre n’a pas à gérer les stocks, n’ayant à assurer « qu’il y a une chaîne de commandement… ». Aussi, la destruction des stocks de masques ne serait pas parvenue jusqu’à elle. Ce à quoi Marisol Touraine rétorque qu’elle relève du ministre et que le DGS doit l’en tenir informé. Roselyne Bachelot et Xavier Bertrand sont sur la même longueur d’onde concernant ce point. Là où les avis ou aveux divergent, c’est sur la doctrine de constitution de stocks. Agnès Buzyn affirme avoir fait le nécessaire, et renvoie la balle à ses services tout en affirmant assumer leur décision : « Ce que j’acte à mon niveau, c’est la création de stocks, mes services décident après de la quantité ». Au début de la pandémie de Covid, le stock de masques sera reconstitué grâce à de multiples saisines. Ce qui, selon Marisol Touraine, aurait finalement « compliqué les approvisionnements car les hôpitaux et les entreprises avaient leur propre filière ». Tout ceci ne dit pas de quand date le changement de doctrine conseillant aux acteurs de constituer eux-mêmes leur stock. Xavier Bertrand est affirmatif. Ce changement date de 2013. « Le moment où il est établi que c’est à chacun de payer ses masques, c’est en mai 2013. » Alors, poursuit l’actuel président des Hauts-de-France, « le ver est dans le fruit ». Un fruit amer et dur à avaler pour les médecins…