TROD Covid-19 en officine : une mesure inutile et dangereuse

La réalisation de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) de l’infection Covid-19 est autorisée en officine depuis le 11 juillet. Un arrêté ministériel a été pris en ce sens malgré les avis contraires du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), de sociétés savantes et des syndicats de médecins et de biologistes libéraux. Ces tests sérologiques sont réalisés à partir d’une goutte de sang capillaire afin de détecter des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2.

Dans son avis, auquel le SML s’est associé, le Cnom et les autres signataires déplorent que ces TROD ne s’inscrivent pas dans le parcours individuel de prise en charge des patients par les médecins. Faute d’une information insuffisante, ils peuvent même donner une sensation de sécurité infondée, pouvant conduire à une baisse d’autoprotection en cas de positivité qui ne garantit aucune immunité, ou à une baisse de protection de l’entourage en cas de négativité qui ne garantit pas l’absence de contagiosité. Ils ne dispensent pas d’un test conventionnel de confirmation. Par ailleurs, ces TROD ne permettent pas d’améliorer la connaissance épidémiologique, contrairement aux tests réalisés en laboratoire d’analyse médicale, qui font l’objet d’une collecte de données. Enfin, l’utilisation de ces TROD n’est pas justifiée par une difficulté d’accès aux tests diagnostics biologiques, puisque les ressources matérielles et humaines pour les réaliser dans un cadre conventionnel sont déjà suffisantes. En résumé, le Trod, c’est trop !