Négociations conventionnelles : le ministre de la Santé fixe le cap

18 Septembre 2020: Négociations conventionnelles : le ministre de la Santé fixe le cap

Dans l’interview qu’il a donnée au Quotidien du médecin, le ministre de la Santé déclare vouloir « adresser un signal fort à la médecine libérale » avec les négociations conventionnelles. Malheureusement, les choses commencent mal. Car Olivier Véran ajoute, quelques lignes plus bas : « On ne prend pas la direction de l’augmentation de la valeur du C. On s’oriente vers des revalorisations qui correspondent à de bonnes organisations, qui permettent un rattrapage dans certaines spécialités médicales sans actes techniques ». Concernant l’organisation, le ministre se déclare surpris de « constater sur le terrain » que les CPTS sont « plébiscitées par les professionnels de santé, les élus et les patients ». Toutefois, tout en faisant leur promotion car elles apportent « de la lisibilité », il admet « qu’il y a un salut possible en dehors de ces groupements formalisés ». À voir. Quant à la permanence des soins et à la continuité des soins en journée, il redit son objectif « de valorisation financière de l’engagement des médecins libéraux dans la prise en charge des soins non programmés », condition, reconnaît-il, de la réussite du futur service d’accès aux soins.

 

Ce qu’en pense le SML

Revaloriser la consultation, c’est revaloriser la médecine de ville aux yeux mêmes des Français et des jeunes

Le « signal fort » du ministre en direction de la médecine libérale est on ne peut plus clair. La revalorisation de la consultation médicale est d’emblée écartée. La main tendue aux médecins libéraux est… vide. Or la modicité de la valeur de l’acte en France participe de la dévalorisation de la profession aux yeux des Français. Qu’on le veuille ou non, dans la société actuelle, ce qui est bon marché n’a pas de valeur… Le SML revendique un tarif minimum de 45 euros pour la consultation de base des généralistes et des spécialistes. Seule la revalorisation de l’acte est une reconnaissance de l’implication et du professionnalisme dont ont fait preuve les médecins de ville durant la crise sanitaire. De plus, le SML prône le développement de consultations à haute valeur ajoutée en les intégrant dans une dimension de coordination. Tout le reste n’est qu’argument technocratique. Force est de constater que l’investissement que le Gouvernement déclare vouloir faire sur la médecine de ville porte essentiellement sur des structures qui, pour beaucoup, n’existent que sur le papier. Le SML trouve plus qu’hasardeux de tout miser sur les CPTS. En effet, seules 31 CPTS ont rejoint l’accord-cadre interprofessionnel qui permet leur financement. Et seulement 19 d’entre elles prennent en charge les soins non programmés. Le SML propose, lui, de développer les équipes de soins ouvertes et d’en financer la coordination. Et bien sûr, le syndicat maintient le cap sur le 116 117 pour flécher la prise en charge des soins non programmés dont les effecteurs, toutes spécialités confondues, devront bénéficier d’une majoration de leurs actes via le MRT à 15 euros.


  

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