Parmi ceux qui ne semblent ne pas trop s’émouvoir de l’absence de la revalorisation des actes dans les négociations conventionnelles, on trouve le Dr Claude Leicher, aujourd’hui président de la Fédération nationale des CPTS, autrefois président de MG France. Lorsque le Quotidien du médecin lui demande s’il comprend que le ministre ne souhaite pas octroyer de rémunérations individuelles pour des coopérations qui ne seraient pas structurées à l’échelle d’une patientèle, il a un « oui », franc et massif. « Cela veut dire que l’activité des médecins ne sera valorisée que s’ils acceptent de s’inscrire dans le cadre d’exercice coordonné pluriprofessionnel sur un territoire. C’est une évolution fondatrice ! », se félicite Claude Leicher. Encore moins ouvert que le directeur général de l’Assurance maladie, le président de la Fédération des CPTS prêche pour sa paroisse, écartant d’emblée d’autres formules. Que pense-t-il des équipes de soins libérales ouvertes, préconisées par le SML, lui demande encore le journal. Réponse que tout le monde appréciera : « L’équipe doit formaliser un minimum ce qu’elle fait et montrer les résultats si elle veut que le financeur mette de l’argent, répond l’interviewé. Cette idée d’équipes libérales ouvertes, c’est un combat d’arrière-garde mené par certains pendant le Ségur de la santé ».
L’arrière-garde risque fort, n’en déplaise à l’ancien président de MG France, de se retrouver à l’avant-garde si par malheur l’épidémie s’installait durablement. Les équipes de soins sur le terrain, médecin traitant, infirmier, pharmacien, ont fait la démonstration qu’il n’était pas nécessaire de formuler leur action commune dans d’innombrables documents indigestes, au rebours des CPTS dont la constitution relève du chemin de croix. Du reste, les procédures y sont tellement complexes, qu’à ce jour seule une trentaine d’entre elles ont réussi à terminer la course d’obstacles leur permettant de contractualiser avec l’Assurance maladie. Les autres sont occupées à mettre sur le papier le comment du pourquoi des choses. Mais, tout à sa construction théorique, Claude Leicher ne connaît pas « l’ouverture ».
Le SML considère que la réponse à la nécessité d’organiser la coordination doit revêtir les formats les plus adaptés aux besoins et réalités du terrain, et surtout ne pas virer au casse-tête pour les médecins qui veulent agir. En clair, les CPTS d’aujourd’hui ne sont pas à la portée de tous, ce qui impose de soutenir et financer (aussi !) toutes les formes d’organisations, à commencer par les équipes de soins sans pénaliser les rémunérations comme le voudrait le Dr Leicher…