4 Md€ d’économies attendues pour l’an prochain : c’est deux fois plus qu’en 2020 !.

03 Octobre 2020: 4 Md€ d’économies attendues pour l’an prochain : c’est deux fois plus qu’en 2020 !.

Le Gouvernement prévoit de réaliser près de 4 Md€ d’économies sur les dépenses d’assurance maladie dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021.

  • 805 millions portent sur la structuration de l’offre de soins, dont 265 espérés d’une meilleure efficience des parcours de soins et 830 espérés d’une amélioration de la performance interne des établissements de santé et médico-sociaux.
  • 790 millions portent sur les prix des médicaments (640 millions) et sur les prix des dispositifs attendus (150 millions).
  • 975 millions portent sur la pertinence et qualité des actes et prescriptions, dont 140 millions attendus de la biologie, 40 millions de la radiologie, 595 millions de la maîtrise médicalisée, 115 millions de la pertinence « et adaptation tarifaire » et 110 de la promotion des génériques et biosimilaires.
  • 125 millions sont attendus d’une meilleure efficience des prescriptions de transport.
  • 185 millions d’une réduction des indemnités journalières
  • 80 millions sont attendus de la lutte contre la fraude
  • 35 millions de la gestion dynamique du panier de soins remboursés.
  • 500 millions ne sont pas à proprement parler des économies puisqu’il s’agit de la contribution exceptionnelle des complémentaires santé au titre des économies qu’elles ont réalisées lors du confinement.

 

Ce qu’en pense le SML

Nombre de ces prévisions n’ont pas grand sens, dans la mesure où nul ne peut prévoir les effets d’un éventuel rebond de l’épidémie de Covid-19, ses effets sur les dépenses de soins de ville et sur celles des établissements de santé, et son impact sur les recettes de la sécurité sociale.

Si les prévisions n’ont pas grand sens, leur présentation, en revanche, en a un. Passons sur les couacs techniques de la réunion de la Commission des comptes de la sécurité sociale, certains acteurs étant invités à se connecter par téléphone pour une liaison plutôt chaotique. En revanche, il est purement scandaleux que la synthèse des travaux de la commission des comptes de la sécurité sociale n’ait été communiquée que très tardivement aux syndicats médicaux représentatifs et que ceux-ci n’aient pu prendre connaissance du PLFSS que par voie de presse alors qu’ils étaient invités à donner leur avis le lendemain sur son contenu à la commission des Affaires sociales. Enfin, la présentation des chiffres eux-mêmes est sujette à caution. Dans l’Ondam 2020 rectifié, 2,2 Md€ d’indemnités journalières sont imputés aux soins de ville alors même que les médecins n’en étaient pas les prescripteurs, puisque les arrêts maladie étaient décidés par l’assurance maladie pour les personnes empêchées de travailler.

Le SML note qu’au sein des 4,5 Md€ de soins de ville non exécutés en raison du renoncement aux soins durant la période de confinement, les médecins libéraux ont été sévèrement touchés. Les généralistes ont perdu 500 millions d’honoraires et les spécialistes 1 Md€, soit une perte moyenne de 10 000 euros pour chaque généraliste et de 20 000 euros pour chaque spécialiste. Ces pertes sèches n’ont guère été compensées par les aides de l’Assurance maladie qui ne concernaient que les charges des médecins. Le Gouvernement qui s’est montré généreux avec les salariés a laissé de côté ses médecins libéraux. Le SML réclame le rattrapage des honoraires perdus et souhaite que ce sujet soit porté à l’ordre du jour des négociations conventionnelles qui viennent de s’ouvrir. Des mesures spécifiques doivent être mises en œuvre pour les praticiens qui ont été sinistrés.

De même, des primes doivent être accordées aux personnels des cabinets médicaux, à l’instar de ce qui a été fait pour les personnels hospitaliers et médico-sociaux.

Enfin, le SML, qui était auditionné jeudi matin par les députés sur le PLFSS, maintient sa revendication d’un plan de revalorisation des tarifs des actes médicaux, à commencer par celui de la consultation de base des généralistes et des spécialistes qui est une des plus basse d’Europe, ce qui plombe l’attractivité de la médecine ambulatoire en ces temps de désertification médicale et contribue à dévaloriser l’image de la médecine libérale aux yeux des patients.


  

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