Rentrée du CNPS : Les libéraux de santé face à l’heure de la pandémie

10 Octobre 2020: Rentrée du CNPS : Les libéraux de santé face à l’heure de la pandémie

Invité à la journée de rentrée du CNPS, « Les libéraux face à l’heure de la pandémie », le président du Conseil scientifique, le Pr Jean-François Delfraissy a fait le point de la situation en France. Les premières projections réalisées début septembre alertaient sur le fait que si rien n’était fait, la situation deviendrait extrêmement difficile à partir de la deuxième quinzaine d’octobre, d’où le signal d’alerte émis par le conseil scientifique. Et de fait, très rapidement des signes de reprise de l’épidémie ont été enregistrés dans les grandes métropoles. Le scientifique estime à 30 000 le nombre de contaminations quotidiennes en France. « Il faut donc avoir une vision de moyen et de long terme, car nous allons vivre avec le virus dans le moyen et le long terme », a-t-il ajouté. Une bonne nouvelle cependant : le virus n’a pas beaucoup changé, ce qui laisse la possibilité d’une stratégie vaccinale. Il n’est cependant pas moins agressif. « Les malades actuels sont les mêmes, aussi grave mais la mortalité est moins forte car on a appris à les traiter », poursuit le Pr Delfraissy. De même, on est loin d’une immunité populationnelle suffisante. Il faut donc s’attendre à des tensions dans certaines métropoles. Les mesures de protection adoptées la deuxième quinzaine de septembre ont commencé à freiner la propagation du virus à Bordeaux ou Marseille, mais « la région parisienne est en pleine poussée ». Il faut savoir que toute mesure n’a de retentissement que trois semaines plus tard. Enfin, 90 % des décès liés au Covid surviennent chez les plus de 65 ans et chez les populations fragiles. Pourtant, le président du conseil scientifique estime illusoire un confinement ciblé aux séniors.

Le médecin a reconnu qu’il y avait, à l’heure actuelle, un problème d’organisation sur la place de la médecine libérale dans le dispositif de lutte contre l’épidémie. La position des médecins généralistes sur le traçage et l’isolement n’est pas claire avec le modèle choisi par la CNAM, estime-t-il en substance.

A quand le vaccin ? Sur une trentaine de candidats vaccins testés, sept sont en phase 3, et font l’objet d’essais de tolérance et de première efficacité. Les essais montrent qu’ils ont la capacité de produire des anticorps, mais pour l’instant, il n’y a pas de preuves formelles que ces anticorps sont protecteurs. Les premiers résultats sur la corrélation entre production d’anticorps et protection sortiront juste avant la fin de l’année, ce qui permettraient d’envisager des AMM au cours du premier trimestre 2021. Des AMM « particulières », selon le scientifique, puisque le retour en termes de tolérance sera relativement faible.


  

Retourner en haut