Le SML, en tant que premier syndicat poly-catégoriel, estime que son devoir est de rester à la table des négociations conventionnelles pour obtenir des avancées pour les médecins libéraux, et ce d’autant plus que l’échéance d’une nouvelle convention médicale est repoussée au-delà des élections présidentielles. Son objectif reste d’obtenir une revalorisation des actes pour tous les médecins, généralistes comme spécialistes, afin de les porter au niveau européen.
La visite longue
Pour l’heure, les négociations ont porté sur la visite et sur la revalorisation des consultations des pédiatres, des psychiatres et des gynécologues médicaux. Concernant les visites, l’Assurance maladie a répondu à la demande du SML de développer les visites longues (VL), mais cette ouverture est encore bien timide. Plusieurs voies sont explorées : l’extension du périmètre de la VL, l’augmentation de la majoration de déplacement (MD), l’ouverture de la visite longue et de la MD aux gériatres non médecin traitant. Le SML estime que toutes les spécialités et SOS médecins devraient être éligibles à cette VL et que celle-ci doit être étendue aux patients de plus de 75 ans en ALD. Le syndicat s’opposera à tout accord de type « prix/volume ».
Revalorisation des actes de trois spécialités
Concernant la revalorisation des spécialistes, le SML reste méfiant à l’égard de l’extension de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) qui ne doit être qu’un appoint. La Cnam a mis sur la table plusieurs propositions pour certaines spécialités : instauration de consultations complexes et de dépistage pour les pédiatres ; augmentation d’un euro de la consultation la plus réalisée (cotée CNPSY), valorisation de l’avis de consultant et de la consultation en urgence pour les psychiatres ; augmentation de la majoration de médecin spécialiste pour les gynécologues médicaux. Le SML estime que ces avancées vont dans le bon sens puisqu’elles instaurent des consultations longues, complexes et de prévention. Mais le syndicat consultera les verticalités.
La prise en charge des patients en situation de handicap
Le SML souhaite qu’au lieu de se mobiliser sur l’aménagement des locaux, il aurait mieux valu se concentrer sur des dispositifs de prise en charge spécifiques et des solutions organisationnelles, en relation avec les aidants, misant sur la téléconsultation, la télésurveillance et le télé-soin en coordination avec les infirmiers et kinés libéraux.
La négociation interprofessionnelle
Le SML demeure persuadé que les équipes de soins ouvertes demeurent la solution la plus simple, la plus pragmatique, la moins chronophage. Il faut donc construire une rémunération à l’acte de la coordination pour chacun des professionnels mobilisés.
Le dernier round du 7 octobre a enfin permis d’aborder le sujet crucial des équipes de soins primaires et des équipes de soins spécialisées. L’Assurance maladie propose toujours d’imposer aux professionnels de santé voulant former une équipe de soins de rédiger des protocoles et d’adhérer à une association gestionnaire de leur rémunération forfaitaire.
Pour le SML, ce scénario doit être oublié. L’équipe de soins ouverte a le mérite de laisser le patient libre de désigner ses soignants habituels. Le médecin demeure garant de la synthèse médicale, mais la traçabilité repose sur un outil numérique partagé, la rémunération restant mono-professionnelle et à l’acte.