Décidément, la proposition de loi Rist est le support de toutes les mauvaises idées. Ainsi Thomas Mesnier, co-auteur d’un rapport sur le sujet, propose de substituer au 15 pour l’aide médicale urgente et au 116-117 pour la permanence des soins ainsi qu’aux numéros locaux à dix chiffres de permanence des soins, un seul et même numéro, le 113.
L’amendement surprend non seulement sur le fond mais aussi sur la forme, puisqu’il n’attend pas les résultats des expérimentations annoncées par le ministre de la Santé, lesquelles n’attendent pas les résultats des négociations conventionnelles sur ce sujet. En effet, Olivier Véran a annoncé que 22 sites pilotes expérimenteront dès janvier 2021, le service d’accès aux soins (SAS). « L’engagement des acteurs de ville et hospitaliers dans les territoires est entier pour concrétiser ce SAS, véritable levier pour améliorer l’accès aux soins des Français sur l’ensemble des territoires », affirme-t-il. Il s’agit donc de mettre en place une régulation commune des appels pour prendre en charge les urgences et les demandes de soins non programmés. La régulation médicale du SAMU et la régulation territoriale libérale seront adossées à une plateforme digitale. Ainsi, « toute personne ayant un besoin de santé urgent ou n’ayant pas de médecin traitant disponible et nécessitant un soin non programmé » devrait par le biais de cette plateforme accéder à un professionnel de santé. Celui-ci fournira « un conseil ou une orientation selon son état vers une consultation non programmée en ville ou à l’hôpital vers un service d’urgence. »
Les 22 sites retenus couvrent plus de 40 % de la population française et concernent aussi bien des pôles urbains que des territoires moins denses ou des zones de désertification médicale. L’expérimentation devrait se dérouler jusqu’au dernier trimestre 2021.
Le SML qui défend avec conviction le 116 117, a réclamé le retrait de l’amendement Mesnier qui ressemble à un coup de force !