C’est par SMS que le directeur général de l’Assurance maladie a annoncé aux syndicats médicaux qu’il mettait les négociations conventionnelles des médecins « en pause » et qu’il les renvoyait au printemps… après les élections aux URPS. Le procédé est, vous en jugerez, singulier, puisque la Cnam congédie ceux qu’elle avait appelés à venir négocier avec elle.
« Les conditions ne sont pas réunies pour aller plus loin et envisager une signature avant la fin de l’année » a-t-il dit au Quotidien du Médecin. Mais cette négociation a-t-elle jamais vraiment eu lieu ? Franchement, le SML, qui a eu le courage et la ténacité d’y rester jusqu’au bout, peut aujourd’hui dire que non. Tout simplement parce que l’Assurance maladie a refusé de discuter du seul sujet qui importait aux médecins, généralistes et spécialistes, au moment où ils sont éreintés par la crise sanitaire et financièrement essorés par le premier confinement, et au moment où les déserts médicaux rejaillissent sur leur activité. Ce sujet, c’est la revalorisation massive des actes et un investissement massif sur la profession qui permette de transformer l’exercice pour redonner du confort au quotidien des médecins libéraux et rendre son attractivité à notre métier pour y faire venir les jeunes.
Alors non, la négociation que la profession attendait n’a pas eu lieu. Et ce n’est d’ailleurs pas d’un avenant dont nous avons besoin mais d’une nouvelle convention médicale. Le SML continue de regretter que les autres syndicats ne se soient pas joints à lui pour dénoncer la convention maintenant et pour provoquer l’électrochoc qui imposera la négociation d’une nouvelle convention. Et pour le SML, le ticket d’entrée dans cette nouvelle convention devra être a minima de 2 milliards d’euros. C’est le moins que les pouvoirs publics pourraient faire pour les médecins libéraux après le Ségur de la santé et les milliards versés sur l’hôpital.
Dr Philippe Vermesch
Président du SML