Vaccination contre la Covid-19 : la HAS remet le médecin au centre du dispositif

La Haute Autorité de santé (HAS) a mis en ligne ses recommandations intermédiaires sur les modalités de mise en œuvre de la vaccination contre le SARS-CoV-2, après en avoir soumis le projet à la consultation publique. Dans un texte d’une quinzaine de pages, la HAS expose les raisons de ses recommandations, lesquelles tournent autour de plusieurs idées fortes : favoriser l’adhésion du public et de tous les acteurs ; bâtir un plan d’organisation pragmatique et flexible ; informer tous les acteurs impliqués de façon transparente, claire et ciblée, à toutes les étapes ; mettre en place un suivi pour permettre le pilotage de la campagne et assurer une pharmacovigilance renforcée.

Pour la HAS, la transparence sur l’efficacité et la sécurité des vaccins au moment de leur mise sur le marché et tout au long de la surveillance de leurs effets est essentielle pour emporter la confiance du public. Les données recueillies doivent être aisément accessibles, en évitant qu’elles soient anxiogènes ou stigmatisantes. Mais elle reconnaît que la communication seule ne suffit pas. « La mobilisation forte de l’ensemble des professionnels de santé dès le début de la campagne est… une condition indispensable au succès de cette vaccination…. Leur adhésion à cette campagne dépendra largement de leur intégration dans l’élaboration et la mise en œuvre du dispositif de vaccination… », écrit-elle. La campagne devra reposer autant que possible sur les capacités de vaccination existantes « que ce soit dans le secteur libéral et/ou dans d’autres lieux habituels de vaccination… ». Ce sont ces capacités existantes qu’il faudra renforcer.

Dans les premières phases de la vaccination, la HAS préconise que la vaccination soit réalisée « sous la supervision d’un médecin », en s’appuyant sur les infirmiers intervenant au sein des Ehpad. Le SML se félicite qu’enfin les autorités scientifiques de ce pays reviennent à la raison et replacent le médecin là où il aurait dû rester incontesté, c’est-à-dire au cœur du dispositif ! C’est lui qui pilote. C’est tellement évident que les politiques, à force de vouloir démanteler les compétences du médecin, l’avaient oublié !

Par la suite, et par la suite seulement, « un élargissement des compétences vaccinales des pharmaciens et des infirmiers pourrait être envisagé, notamment lorsque le recul sur les vaccins sera suffisant et que le nombre de doses et le type de vaccins permettront de diversifier les lieux de vaccination ».