Élections URPS : Le SML présente un programme 100 % libéral

13 Février 2021: Élections URPS : Le SML présente un programme 100 % libéral

Exposant son programme pour les prochaines élections aux URPS-ML, le président du SML a d’emblée situé les enjeux mardi au cours d’une conférence de presse. Ce scrutin régional a, en réalité, une portée nationale car les prochaines politiques de santé qui seront amenées à être mises en œuvre au niveau des régions seront conditionnées par le poids des acteurs en capacité de négocier avec le gouvernement et les agences régionales de santé. Aussi, dans un contexte où beaucoup de représentants des médecins libéraux sont devenus des courtisans du pouvoir, il faut éviter que la profession ne tombe entre de mauvaises mains, étatisées, anti-secteur 2, anti-spé et anti-MEP. C’est donc un programme 100 % libéral que le président du SML a décliné devant les journalistes. Celui-ci a plusieurs ambitions.

 

  • Revaloriser les actes pour les porter au niveau européen : le C/CS à 45 € !

« Nous voulons porter les actes de tous les spécialistes et spécialistes de médecine générale au niveau européen », affirme Philippe Vermesch. Le forfait ne peut se concevoir que pour quelques cas « très limités ». Son existence bloque toute revalorisation notable ; on le voit avec la rémunération par objectif de santé publique (ROSP). Pire, il peut être source de discorde lorsque l’on prétend rémunérer la coordination des soins par un forfait collectif, à charge pour les professionnels libéraux de se le partager. Le SML refuse tout net cette idée. Il s’oppose à tout partage entre professionnels et entre libéraux et hospitaliers ; « c’est un piège dangereux qui mène à l’ubérisation des uns par les autres », affirme son président.


De même, la ROSP est devenue beaucoup trop compliquée, beaucoup trop inégalitaire. Il faut la revoir, comme il faut également simplifier une tarification devenue trop complexe. Ce qui n’empêche pas d’instituer des consultations longues, des consultations d’expertise, des consultations de prévention, ou de majorer les actes de PDS réalisés sur régulation du 116-117 ou du 15. Enfin, le SML est partisan de laisser des plages de respiration aux médecins en instituant des espaces de liberté tarifaire pour tous. Et bien entendu, il faut préserver le secteur 2.

 

  • Restaurer le pouvoir du médecin : le mercato des compétences médicales doit cesser !

Une formation initiale excellente, un code de déontologie exigeant, une pratique qui engage leur responsabilité, voilà trois raisons qui devraient inciter les pouvoirs publics à faire confiance aux médecins sans entraver leur liberté d’exercice. Mais les pouvoirs publics saisissent toutes les occasions pour dépouiller les médecins d’une série de tâches et les déléguer à d’autres. Cette délégation de tâches n’est pas sans danger : elle vise surtout à distribuer des soins au moindre coût. Il faut permettre aux professionnels libéraux de travailler en coordination, chacun dans son champ de compétence.


Il est impératif pour la qualité des soins de replacer le médecin aux commandes de l’organisation de ceux-ci, et de supprimer les référentiels, les protocolisations qui brident plutôt qu’ils n’encouragent cette coopération. Par ailleurs, il faut se saisir des outils numériques pour encourager la télémédecine sans en faire un outil stakhanoviste, pour développer les téléservices sans en faire des instruments de censure, et nourrir le dossier médical du patient en faisant un instrument collaboratif.

 

  • Faire du médecin le leader de son territoire : travailler en équipe, c’est essentiel !

Durant la première vague d’épidémie, les médecins libéraux se sont trouvés en première ligne. Malgré l’absence de consignes claires, démunis de protection efficace, ils ont su s’organiser pour y faire face. Il revient aux soignants d’organiser eux-mêmes les soins sous le pilotage des médecins. Le SML milite depuis longtemps pour des équipes de soins ouvertes mises en place par, pour et autour du patient. Elles sont à l’évidence beaucoup plus réactives et agiles que toute autre structure. Le SML redoute que les CPTS, qui partaient d’une bonne idée sur le papier, soient plombées par la bureaucratie que les ARS leur infligent. Il faut les simplifier.


Qu’ils soient hospitaliers ou libéraux, les médecins doivent reconquérir leur territoire et s’organiser entre eux sans attendre que cette organisation vienne de l’administration. Il faut redonner la main aux médecins libéraux pour organiser la permanence des soins, fonder la prise en charge des soins non programmés sur la régulation libérale qui a fait ses preuves, notamment dans le Grand Est, et développer un statut mixte libéral-hôpital permettant aux libéraux de s’investir dans l’hôpital local et facilitant les coopérations entre les deux secteurs.
 

  • Réhabiliter le métier et exercer l’esprit tranquille

La crise a illustré la nécessité de renforcer la protection sociale des médecins libéraux, mais aussi la nécessité de conforter l’entreprise libérale. À cet égard, il faut poursuivre et intensifier les aides économiques pour reconstituer des soldes de trésorerie positifs, notamment pour les spécialistes en établissement de soins, les médecins de montagnes et les médecins thermaux.
La bonne santé de l’entreprise libérale participe à l’attractivité d’un territoire. Une entreprise qui se porte bien dégage le médecin de tous soucis et lui permet d’exercer en toute sérénité. Tout le monde – habitants, élus, administration – y a intérêt. Mais les aides éventuelles ne doivent pas être assorties de conditions par trop contraignantes ou restrictives. Il faut au contraire favoriser l’installation et le maintien des cabinets libéraux de proximité par des avantages fiscaux ou sociaux, faciliter les regroupements mono- ou pluridisciplinaires.


Se lancer dans une entreprise libérale, c’est aussi avoir l’espoir de la transmettre. Le SML estime qu’il faut faciliter la patrimonialisation de l’entreprise. Il fait une proposition très innovante en suggérant la mise en œuvre d’un « contrat de solidarité de succession » et la création d’un statut de médecin successeur. Ce dispositif permettrait une transition entre le médecin sortant, dans le cadre d’une retraite active, et son successeur auquel il aura transmis progressivement sa patientèle en l’épaulant jusqu’à son départ.


Réhabiliter le métier de médecin libéral, c’est aussi le faire connaître aux étudiants en formation (multiplication de stages dans le secteur libéral, tutorat, etc.).
 

  • Placer la prévention au cœur de l’exercice

Tous les sondages le prouvent, les patients font confiance d’abord et avant tout à leur médecin traitant et à ses correspondants. Les messages émis d’en haut par l’administration, le ministère ou toute autre structure ad hoc, sont reçus avec réserve. Les campagnes de vaccination l’illustrent. La confiance ne se décide pas, elle se gagne. C’est précisément parce que le médecin est proche de lui, et surtout parce qu’il est indépendant, que le patient lui accorde sa confiance.


Le SML a fait plusieurs propositions pour multiplier les bilans de santé. Il a été partiellement entendu. Il faut aller plus loin en mettant en place des examens à certains stades de la vie.


La prévention doit être valorisée. Seul le paiement à l’acte lui donne de la valeur aux yeux des patients. La ROSP n’est qu’un pis-aller.


Enfin, le SML incite les libéraux à « verdir leur cabinet », en incitant à la création de locaux éco-responsables et en s’emparant de tous les dispositifs allant dans ce sens.

 

  • Protéger le médecin face à l’insécurité : c’est une exigence

Tant que la question de l’insécurité ne sera pas résolue, il est vain d’exiger des médecins qu’ils s’installent dans les zones dites « sensibles ». Les actes de violence à l’encontre des praticiens doivent être sévèrement punis. Le médecin doit pouvoir exercer une forme de « droit de retrait » lorsqu’il fait l’objet d’une menace de la part d’un patient, sans obligation d’assurer la continuité des soins et sans que cette abstention soit requalifiée en refus de soins.


Par ailleurs, les annuaires communautaires doivent être interdits, d’autant que les praticiens ne font pas le tri parmi les patients. Accepter les annuaires communautaires, c’est mettre le doigt dans un engrenage dont on ne sait pas quand ni comment il s’arrêterait.

 

Télécharger le programme


   

Retourner en haut